Olympe et Elysée
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Thème
Dans une courte pièce de théâtre en 5 actes, avec une quinzaine de personnages symboliques, Frédéric Lavère nous décrit en alexandrins rigoureux une comédie dramatique politique.
Elysée, nouveau président de la République, jouit de sa victoire et confie à Olympe, une visiteuse, aussi impromptue qu'influente, ses ambitions immenses. Il envisage de les réaliser par la ruse, en alliant promesse et corruption. En effet, politique et vertu ne font pas bon ménage.
Olympe argumente pied à pied, confortée par le personnage "opinion publique" qui réclame liberté, égalité et équité. En revanche, le personnage "média" dit sa disponibilité à promouvoir et relayer la mise en œuvre de l'action d'Elysée qui implique aussi une prise en main de l'éducation des enfants.
Puis Elysée est assassiné. Les deux personnages que sont la "conscience juste" et la "conscience injuste" glosent sur morale et pouvoir. Olympe, devant le cadavre, citant Marc Aurèle et Tocqueville, rappelle les règles d'une bonne gouvernance et souligne la nécessaire lucidité vis à vis des menaces de terrorisme et de guerres.
Il s'ensuit un dialogue acerbe inspiré de Lysistreta (Aristophane) entre un patriarcat machiste et deux députées féministes. Celle-ci sont prêtes à faire la grève du sexe pour forcer les hommes à cesser de faire la guerre et à accepter la parité en politique.
Finalement, Olympe triomphe et va bientôt s'installer à l'Elysée.
Points forts
Il est très savoureux de voir notre actualité décrite en vers impeccables. Brièvement, sont passés en revue le cynisme de Fr. Hollande, les attentes démagogiques de l'opinion publique et l'absence de déontologie des médias. La parité homme-femme finit par prévaloir. Surtout, l'écriture est rythmée avec un talent réel pour trouver les rimes, révélant une grande maitrise de la langue française.
Quelques réserves
La construction de la pièce est parfois hachée entre saynètes expéditives et monologues parfois laborieux.
Encore un mot...
Un régal de tragi-comédie à la fois burlesque et édifiante, écrite d'une plume parfaite.
Une phrase
Ou plutôt cinq:
- p. 43 "La conscience n'est qu'une entrave à la raison"
- p. 51 "Et l'égalité nue, sans robe d'équité,
est le pire ennemi de la fraternité"
- p. 65 "Savoir produire enfin une vraie stratégie
Et non l'empilement de tactiques sans fruits"
- p. 71 "La croix rend à César ce qui lui appartient,
La toge est donc sevrée du pieux goupillon.
Mais le Croissant requiert pour le spirituel,
d'avoir contrôle entier du pouvoir temporel."
- p. 94 "Brisons nos offenseurs, comme nous offensons,
Et soumettons les tous à la tentation.
Par le matriarcat, délivrons-nous des mâles!"
L'auteur
Edité dans la collection TIBI des Belles Lettres qui regroupe entre autres, des billets d'humour et des satires, Frédéric Lavère réussit son premier ouvrage. Né en 1976, l'auteur, breton d'adoption, est marié, père de 4 enfants. Observateur lucide de la vie politique et féru de lettres classiques, Frédéric Lavère est ingénieur en informatique. Passionné de musique, il estime que la cadence des alexandrins est une forme de composition musicale.
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