Urfaust
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Thème
Urfaust est la matrice du fameux Faust, publié trente ans plus tard. Mais ce n’est pas un brouillon. Pour Brecht qui l’admirait, ces fragments n’avaient rien d’imparfait. Au contraire, il y voyait de la modernité.
Goethe part de la légende du Dr Faust, le savant manipulé par son âme damnée Méphisto, envoyé par le Diable. Mais l’auteur, libéré de toute pesante magie, s'inspire aussi d’un fait-divers d’infanticide.
Points forts
- Nous sommes dans l’atmosphère des premiers films de Bergman, en noir et gris. Étrangeté, hauteur de vues, rigueur, beauté sombre, la tonalité de ce spectacle est hors normes. Il ne ressemble à rien de ce que l’on peut voir. Même si nous ne sommes pas spécialement fascinés par ce mythe, nous avons le sentiment de vivre un moment de métaphysique et de profondeur.
- La superbe et rigoureuse mise en scène inspirée, de Gilles Bouillon et toute sa troupe d’une qualité rare, nous enchantent. L’interprète de Faust, m’a particulièrement saisie. Frédéric Cherboeuf, croisé chez Mesguich et ailleurs, a une élégance, une distance et une acuité incroyables. De la trempe des grands acteurs, comme on dit. Il est ce Faust savant et un peu immature, qui veut vivre un amour total avec Marguerite, se brûler dans le vaste monde, rajeunir par le danger… Méphisto, le cynique et méchant, a trouvé la bonne proie. Mais, ils deviendront le double l’un de l’autre.
- Décor magnifique et varié dans sa sobriété. Nathalie Holt passe des noirs aux gris, fait surgir les bleus et verts de la mer, un loup blanc toujours recommencé, des marguerites géantes … C’est bien la rencontre de la lumière et de l’obscurité chères à Goethe dans son "Traité des couleurs".
Quelques réserves
Aucun, tant la cohérence est constante dans ce spectacle sombre et prenant.
Encore un mot...
Les derniers mots de Goethe avant de s'éteindre furent : "Plus de lumière!" . Il l’aurait trouvée ici dans les fenêtres picturales de ce décor.
Une phrase
La recherche du « ravissement éternel » .
L'auteur
Goethe ( 1749-1832 ) est LE grand poète allemand . Et son Faust, un « monument » national. Un mythe de conte populaire régulièrement relancé par l’opéra de Charles Gounod.
La jeunesse de tous les temps et de tous les pays, vibre, ou a vibré, à la lecture des romans de Goethe tels « Les souffrances du jeune Werther » et « Les affinités électives ».
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