Une légère blessure
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Thème
Johanna prépare un repas de famille. Dans peu de temps, vont débarquer le père, la mère, le frère, la belle-sœur et les enfants. Elle les attend, prépare la table. Elle est seule, c’est un monologue, ou plutôt un dialogue, car elle s’adresse la plupart du temps à sa femme de ménage qui prépare le repas dans la cuisine à côté mais reste invisible et silencieuse.
Elle dit tout sur sa vie, sur sa famille, sur les hommes qu’elle a rencontrés et qu’elle a cru aimer. C’est le portrait d’une citadine moderne, autonome, sportive, ouverte, mais aussi à somnifères et à états d’âme. Une bourgeoise d’aujourd’hui qui va nous révéler une curieuse blessure, trop grande pour être oubliée.
Points forts
Cette femme raconte sa vie, parle des hommes, de sexe, de ses rêves, elle dit tout sans pudeur, tout comme elle se maquille, change de robe ou de tenue, car enfin elle est chez elle ! Sa femme de ménage, qu’elle tutoie, va se trouver, probablement sans le vouloir (tant elle est invisible), être la personne qui recevra ce « bilan » de vie, sans avoir demandé quoi que ce soit. Sans réagir non plus, car on comprend qu’elle est de culture différente donc peu portée à une quelconque appréciation ou à un quelconque jugement sur ce style de vie.
Mais c’est cette parole crue d’une femme à une autre qui au fil du déroulement du souvenir de ses expériences, va révéler une blessure, non seulement dramatique mais odieuse. En criant son amour elle va crier cette douleur, car cette blessure « si légère » sera à l’origine de ce qu’elle vivra comme les échecs de sa quête d’amour. Sa résignation, alors que cette femme est belle, dynamique, active, lucide et autonome, semble peser d’un poids lourd sur son goût pour la vie, s’inscrivant ainsi dans une solitude finalement triste. C’est aussi pour le spectateur l’occasion de se retrouver témoin de propos entre femmes, qui généralement restent intimes.
Enfin, Johanna Nizard est formidable, portant le personnage avec toutes ses facettes, des plus drôle aux plus amères; son jeu est un grand moment d’expression et de plaisir. C’est une comédienne qui ne mérite que le succès.
Quelques réserves
Je n'en vois pas.
Encore un mot...
La mémoire revient lorsqu’on s’y attend le moins, car ce sont les mots qui fatalement vous y ramènent.
Une phrase
« Cette blessure est-elle un incident étrange ? Elle est dramatique ! »
L'auteur
Diplômé en arts plastiques, en 1991, Laurent Mauvinier publie son premier roman, « Loin d'eux », à 32 ans, en 1999, aux Editions de Minuit qui restera sa principale maison d'édition.
Son deuxième roman, publié l'année suivante, « Apprendre à finir » est couronné de plusieurs prix, les prix Wepler et prix Fénéon en 2000, et les Prix du Livre Inter et Prix du deuxième roman en 2001.
En 2006 il obtient le prix du roman Fnac pour son ouvrage « Dans la foule », roman autour du drame du Heysel, datant de 1985.
Son roman, « Des hommes », publié en 2009, obtient, lui aussi, plusieurs prix, dont le prix Virilo la même année et le prix des libraires l'année suivante. Le roman a pour base les souvenirs que Laurent Mauvinier a de la guerre d'Algérie.
Il est pensionnaire de la Villa Médicis de septembre 2008 à septembre 2009.
En 2015, il écrit "Retour à Berratham", Prix Émile Augier de l’Académie Française.
Commentaires
Beaucoup de points faibles et surtout dans la mise en scène inexistante et téléphonée. Le texte de Mauvignier est plus faible que ses autres textes. Peut-être n'est il pas simple de se mettre dans la peau d'une femme? Quand l’héroïne s'adresse à son employée, elle s'adresse au public et s'en rapproche beaucoup. C'est gênant et cela ne fonctionne pas. La comédienne fait ce qu'elle peut mais ne sauve pas le spectacle. Copie à revoir avec un vrai metteur en scène qui a une expérience théâtrale.
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