Une leçon d'histoire de France
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Thème
C'est le deuxième volet d'une trilogie historique: après "De l'an 1000 à Jeanne d'Arc", Maxime d'Aboville met en scène la période allant de 1515 au Roi Soleil (1715), en attendant le troisième volet de la trilogie...
Il 'agit d'une vaste fresque historique présentée de manière originale: l'auteur et acteur se présente sous la forme d'un instituteur d 'autrefois, en tablier gris, et il explique les événements à l'aide d'une carte de géographie et de grandes images comme on les utilisait jadis en classe.Il donne vie à ce cadre par ses mouvements, sa baguette, ses mimiques, ses imitations. Le texte lui-même est composé d'un astucieux assemblage de "grands textes" qui font vivre de grandes périodes et de grands personnages aussi bien que de grands événements: on voit la bataille de Marignan aussi bien que François Ier, on ressent la nuit de la Saint-Barthélémy, on savoure l'accent gascon de Henri IV, on tremble devant Richelieu, on vit avec Louis XIV son enfance bouleversée par la Fronde, sa gloire et sa triste fin de vie.
En vedette, donc, l'Histoire, et son enseignement, qui peut ne pas être ennuyeuse et qui est en l'occurrence passionnante.
C'est aussi une réflexion sur le pouvoir, sur sa force, son prestige et sa vanité: on aperçoit quelques rapprochements avec le pouvoir présidentiel d'aujourd'hui.
C'est aussi une philosophie de la vie, une chronique de moeurs pleine de sourires et d'ironie.
Points forts
1. L'utilisation habile des grands textes harmonieusement reliés
2. La beauté de la langue
3. La mise en scène avec l'instituteur, la carte et les accessoires de la classe traditionnelle
4. Le jeu de l'acteur, son enthousiasme, ses variations de ton et de débit, ses imitations
5. Le choix de quelques moments phares pour résumer deux cents ans d'Histoire: tout devient limpide!
Quelques réserves
Peu nombreux et discutables:
1. Le jeu de Maxime d'Aboville semble parfois un peu excessif: il élève trop souvent le ton, ce qui peut rendre le monologue assourdissant.
2. La pièce est annoncée pour une heure. Elle dure vingt minutes de plus. On sent un début de lassitude dans la salle. Mais c'est en même temps le revers de la médaille, d'une grande implication de l'acteur dans son texte.
Encore un mot...
Une pièce originale, un régal de l'esprit, une manière inédite de faire comprendre l'Histoire en la montrant et en la faisant entendre. C'est une forme moderne du rôle du troubadour.
Une phrase
"Le Roi est mort! Vive le Roi! Henri IV le Bien-aimé n'est plus. Voici venu le temps de Louis XIII le Juste... L'ennui est sa pire maladie. Souvent il prend un de ses courtisans, l'attire à une fenêtre et lui dit: "Monsieur Un tel, ennuyons-nous ensemble."
L'auteur
Formé chez Jean-Laurent Cochet et reçu au concours d'avocat, Maxime d'Aboville s'illustre en 2010 par son interprétation du "Journal d'un Curé de campagne". Il tient ensuite le rôle de Bonaparte dans" La Conversation", de Jean d'Ormessson, et, après plusieurs autres rôles, obtient le Molière du Comédien pour son interprétation du majordome dans la pièce "The Servant", en 2015. Au printemps de cette année, il joue dans "Par delà les Marronniers", au théâtre du Rond Point, sous la direction de Jean-Michel Ribes.
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