Une étoile
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Thème
- Léna, une ancienne danseuse étoile, attend le retour de son fils, Paul, comme chaque jour, à chaque instant. Elle entend appeler « Maman » : il revient chez elle, après des années d’errances, semble-t-il.
- Mais tout semble flou. Ils s’aiment mais se disputent sans cesse. Les souvenirs remontent, symbolisés par des objets : le gâteau aux amandes, la boîte à musique… mais aussi par l’intermédiaire du journaliste qui l’interviewe tous les samedis, et fait ainsi revenir des souvenirs. Elle retrouve des photos, et c’est une autre série de souvenirs. Elle a voulu de toutes ses forces devenir une danseuse étoile, mais aussi être une mère, et une bonne mère. • Mais à la fin, grâce à l’apparition de son amie Christiane, quand elle meurt à la suite d’une chute dans l’escalier (symbolique lui aussi), le spectateur - à côté du journaliste - comprend la clef de l’obsession de Léna.
Points forts
- Macha Méril joue remarquablement ce personnage qui en réalité perd la tête, mais fait croire à la présence de son fils Paul et à la vérité de son histoire, même si elle semble parfois confuse et raconte certains faits de manière contradictoire.
- Le fils, Paul, joue magnifiquement un rôle difficile... Et le journaliste exprime tout haut les étonnements que nous avons. Quant à l’amie Christiane, elle apparaît à plusieurs reprises pour tenter de nous ramener dans la réalité, jusqu’à ce qu’elle la révèle.
- Le sujet est remarquable lui aussi : le mélange entre le rêve et la réalité se fait harmonieusement, et le spectateur croit l’histoire de Léna, à peu de détails près. C’est l’amour d’une mère qui est raconté ici, et il est crédible jusqu’à la fin.
- La danseuse qui apparaît à plusieurs reprises matérialise bien ses souvenirs d’ancienne étoile, et donne une impression de rêve, quand elle danse Giselle, par exemple.
- Le salon - en même temps cuisine - dégage une atmosphère de pauvreté, mais aussi de richesse des souvenirs.
Quelques réserves
Aucune réserve envers cette excellente pièce, originale et pleine de sensibilité. L’intrigue, qui pourrait sembler trop complexe, se dévoile peu à peu, et reste compréhensible.
Encore un mot...
- C’est une ode à l’amour maternel, à la fois émouvante et brillante, qui ne fait pas renoncer à l’ambition.
- Le jeu remarquable de Macha Méril rend ces sentiments encore plus émouvants, même si ces fantaisies de la mémoire peuvent énerver son fils Paul.
Une phrase
Léna [au début de la pièce] : « Je t’ai désiré plus que tout au monde. J’étais si jeune quand on m’a dit que je ne danserais plus si je te gardais. Et bien tu vois, je t’ai laissé pousser dans mon ventre, contre l’avis de tout le monde… je voulais mon bébé, avec son duvet blond-blanc au-dessus du crâne, son duvet plus doux que de la soie. Et je voulais qu’ils me gardent à l’Opéra. Je voulais tout. Et ce que je voulais par-dessus tout, c’est qu’un jour tu sois fier de moi.»
L'auteur
- Isabelle le Nouvel, née en 1973, est une dramaturge, écrivaine et actrice, mariée à Niels Arestrup.
- Elle a écrit des pièces à succès : Big Apple (2016), puis Le Syndrome de l’Ecossais, (2016), Skorpios au loin ( 2018) et 88 fois l’infini ( 2021).
- Isabelle le Nouvel a également publié des romans, ainsi La femme qui n’aimait plus les hommes (2021) et Demain dès l’aube (2023).
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