
Eloge de l’à peu près
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Thème
Lors d’une joyeuse divagation, et avec le concours de son piano, Patrice Carmouze nous propose de partager son sentiment sur un certain nombre de sujets, partant du principe bien connu selon lequel moins on en sait, plus on se targue d’en savoir, avec son corollaire : plus on semble sûr de son fait, mieux ça passe…
Le comédien fait appel à des écrivains, des philosophes et des musiciens pour se livrer à des démonstrations à tout le moins farfelues.
Points forts
La formidable originalité de Patrice Carmouze qui, sous son aspect d’ahuri, vous assène des vérités épatantes, le tout dans un désordre savamment orchestré. Déjà, son entrée sur scène, lorsqu’il vient plaquer quatre accords de piano et s’en va, nous surprend. Et le spectacle qui s’ensuit est à l’avenant.
Nous avons l’impression d’être ici entre amis, avec une forte connivence entre le comédien et les spectateurs. D’ailleurs le premier s’adresse directement à divers membres du public… pour le plus grand bonheur de ceux qui ont réussi à ne pas être pris pour cibles !
Son étude sur les prénoms est hilarante. La progression des Ludwig qui atteint l’acmé dans les années 2000 en passant de deux par an à 170 !
La qualité essentielle qui ressort de la personnalité de Patrice Carmouze est une formidable bienveillance envers l’espèce humaine. Il la brocarde, soit. Il ne dit pas du mal des autres, il les égratigne avec drôlerie. On ne peut pas en vouloir à cet homme !
Nous ignorions à ce jour les talents de pianiste du comédien qui, lorsqu’il était étudiant, était pianiste dans une boîte de nuit. Et nous en profitons allègrement, avec l’évocation de Diego, libre dans sa tête, la chanson de Michel Berger, un grand moment d’émotion. Les clins d’œil à Brassens et à Michel Legrand le sont tout autant.
Enfin, ce spectacle est pétri d’humour, du début à la fin. On rit pendant une heure et quart aux anecdotes philosophiques et aux démonstrations pleines de finesse de l’auteur.
Quelques réserves
- Aucune : ce monologue est un moment de réjouissance totale.
Encore un mot...
« L’à peu près et l’imposture progressent de façon incroyable. C’est pas moi qui le dit. »
« Dans notre société, tout le monde (c’est-à-dire n’importe qui) a le sentiment de pouvoir donner son avis sur tout. »
Une phrase
On retrouve ici toute la fantaisie et l’originalité du comédien lorsqu’il animait avec Christophe Dechavanne les émissions Ciel mon mardi ! et Coucou c’est nous. Il y ratait inlassablement ses expériences en ne se prenant jamais au sérieux, ce qui est encore une caractéristique de ce joyeux compère. Patrice Carmouze possède un sens inné de l’absurde, et balance des énormités avec une tête de jeune homme de famille bien sage.
Il ne faut pas manquer ce spectacle à la gloire du saugrenu et de la gaieté.
L'auteur
Né en 1951, Patrice Carmouze a commencé sa carrière au Quotidien de Paris, le journal de Philippe Tesson, en tant que journaliste et rédacteur en chef. Puis, dans les années 1980, il va s’orienter vers la télévision, où il animera avec Christophe Dechavanne Ciel mon mardi ! et Coucou c’est nous.
Il a également officié à la radio, dans les émissions Le fou du roi et A la bonne heure, il a écrit quatre livres, dont Comment perdre une élection présidentielle à coup sûr (2011).
Enfin, en 2021, Patrice Carmouze se lance dans le théâtre, avec Attention, Desproges !
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