ATTENTION: Si vous avez la force de ne pas être agacé par l'accessoire...
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Thème
Adapté d'un livre publié pour la première fois en Angleterre en 1967, ce spectacle révèle ce que peut être le regard humaniste d'un médecin placé au coeur de la vie des autres.
Points forts
- La simplicité des mots et la force des images lorsqu'il s'agit de raconter précisément l'expérience des malades et les relations d'un médecin de campagne avec eux:
- La manière dont est exprimée la complexité de la situation du médecin, présent dans la vie de ces gens, de la naissance parfois jusqu'à la mort.
- La dimension sociale de la maladie, vécue, dans certaines circonstances, comme une manière d'exister dans le monde qui nous entoure. Une manière de réagir.
- Le besoin des malades d'éprouver vis à vis du médecin un sentiment de fraternité. Et l'exigence pour le médecin de reconnaître le malade à travers sa maladie. D'être même, capable de rentrer dans l'imagination de ses patients. Et de comprendre leurs facultés non exploitées.
- On vérifie là que le mot"servir" est l'un des plus beaux mots de notre vocabulaire. En l'occurrence: comprendre, soulager, guérir. Et préserver les gens de la mort le plus longtemps possible.
Voilà l'occasion d'une réflexion très concrète, bien au delà de tout manichéisme, sur la notion de vocation, ses ressorts, ses aléas, sa grandeur.
- Ce monologue est si bien écrit et si bien dit par Nicolas Bouchaud, étonnamment présent au public, qu'on a l'impression de rentrer tour à tour dans la peau du médecin et dans celle de ses patients. Vous verrez, quand il sera question de l'histoire extraordinaire d'une femme asthmatique.
Quelques réserves
Dommage, oui, vraiment dommage que le récit passionnant de cette relation médecin-malade soit trop souvent et trop longtemps interrompu par des considérations intellectuelles et sibyllines sur nos relations au corps et au temps qui passe, sans oublier un exercice incongru de prestidigitation et un long et pénible triturage bruyant d'ustensiles médicaux...
Encore un mot...
Malgré ses faiblesses, ce soliloque pose incidemment une question qui est loin d'être accessoire: pour être efficace et pour tenir lui-même le coup, un médecin doit-il garder, presque constamment, une certaine distance non seulement par rapport aux autres mais aussi par rapport à lui-même? Qu'en pensez-vous?
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