Tout à refaire
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Thème
Un soir d’été, Joseph et Jean, deux bons amis, devisent à la terrasse d’un café sur le drame de vieillir et la tristesse de voir leur jeunesse envolée. La jeune serveuse leur propose alors de partir à la recherche du temps passé et de revivre des moments forts de leur existence. Chacun, tour à tour, va rajeunir, et son partenaire va lui donner la réplique, devenant un homme ou une femme de tous âges, l’occasion pour les deux comédiens de faire des compositions très inattendues.
Points forts
1) Comme à son habitude, Philippe Lellouche se révèle un excellent dialoguiste. Les répliques semblent improvisées et les échanges entre comédiens coulent de source. Les spectateurs ont la sensation particulière de regarder deux copains jouer au frisbee ; ils se sentent leurs complices comme si le quatrième mur, cette barrière entre la scène et la salle, était inexistant. Mais derrière le brio du texte se profile un auteur poreux à toutes les choses de la vie, un homme très sensible, très attachant.
2) Pour « Tout à refaire », Philippe Lellouche a écrit de vraies scènes de théâtre, tantôt drôles, tantôt émouvantes, assez poignantes pour certaines. Des scènes de la vie, de notre vie, capitales ou anecdotiques, où chacun dans la salle peut se retrouver. La mort d’un père très aimé et très aimant, un divorce cafouilleux, un adolescent qui rentre tard et se confronte à l’autorité paternelle, l’annonce d’une maladie embêtante… Pour les deux comédiens, il y a de quoi jouer ! D’ailleurs ils sont très justes, très accordés.
3) L’amitié est le vrai thème de la pièce. Pour Philippe Lellouche, ce sentiment est fondamental. Il en parle très bien, sans fausse pudeur. Il ouvre son cœur. La rencontre sur leur pallier commun de Joseph et de Jean, leur complicité qui va grandissante au fil des ans, leur tendresse, leurs brouilles, leur rivalité aussi… font l’objet de saynètes touchantes. Pour autant, Lellouche ne baigne pas dans l’angélisme. Il n’est pas dupe des limites de ce sentiment. Lui, le grand admirateur des films de Claude Sautet, fait d’ailleurs un clin d’œil, volontaire ou non, à « César et Rosalie ».
Quelques réserves
L’épilogue est assez fumeux dans les deux sens du terme. D’abord parce que la scène est envahie tout à coup par des fumigènes. Ensuite parce que l’auteur nous développe une grosse théorie assez incompréhensible sur la vie, la renaissance, l’autre vie, la mort… Là Philippe Lellouche n'est pas à son meilleur. Reste l’occasion unique pour les spectateurs du Théâtre de la Madeleine de voir à ce moment-là coulisser la coupole de la salle et, en renversant la tête vers le plafond, de découvrir le ciel de Paris de leurs fauteuils. (Mais comment font-ils les soirs de pluie ?...)
Encore un mot...
« Tout à refaire » est une pièce sur l’amitié, jouée par deux copains. Un spectacle sympathique et chaleureux, comme une soirée entre amis.
Une phrase
Joseph : « Je suis un nostalgique compulsif. »
L'auteur
Né en 1966, Philippe Lellouche fait ses débuts comme journaliste. Sa rencontre avec la réalisatrice Marion Sarraut lui permet de jouer dans un épisode d’ « Une femme d’honneur ». Il devient alors comédien et prend très vite la plume. Le succès arrive dès sa première pièce, « Le Jeu de la vérité », qu’il joue avec Vanessa Demouy, Christian Vadim et David Brécourt. Suivront avec le même bonheur et la même troupe, devenue une vraie bande de copains : « Le Jeu de la vérité 2 », « Boire, fumer et conduire vite » et « L’Appel de Londres ». Il est aussi scénariste, réalisateur, et il anime pour la télévision l’émission « Top Gear ».
Commentaires
Étant donné que le son était exécrable je n'ai pas tout entendu de la pièce
Ce n'était peut être pas spécialement le son, mais les voix des acteurs qui ne correspondent pas à des voix de "théatre". Car idem dans d'autres salles.
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