TEMPETE EN JUIN
Infos & réservation
Thème
Il s’agit la première partie du roman, « Suite Française » d’Irène Némirovsky. C’est devenu du vrai théâtre, grâce à une évocation percutante de ce que fut l’exode du 3 juin 1940, pour plusieurs familles, avec des sorts différents et des vécus saisissants, interprétés par un comédien remarquable.
Points forts
L’énergie, la puissance créative et émotionnelle de Franck Desmedt qui parvient même, dans le décalage, grâce au rythme soutenu du spectacle, à faire rire des situations tragiques de tous ces gens jetés sur les routes, hébétés et sidérés par les bombardements de Paris.
La diversité des personnages, des classes sociales, des attitudes, des réactions font revivre une période douloureuse de notre histoire, avec émotion, humour, vélocité, vérité.
Franck Desmedt, constamment « en situation », interprète 39 personnages, allant de l’enfant qui s’éveille, à la bourgeoise raidie dans son devoir, à l’auteur éperdu qui se croit encore quelqu’un… jusqu’au chat de la famille qui retrouve ses instincts sauvages en ayant découvert, grâce à une fenêtre ouverte, la magie et la fureur de la liberté sauvage.
Très intéressante adaptation de Stéphane Laporte et Virginie Lemoine qui signent aussi une mise en scène serrée, efficace et prenante, avec, rappelons-le, un acteur en tous points exceptionnel.
Quelques réserves
Il n’y en a aucun.
Encore un mot...
C’est une sorte de « dissection » d’une humanité diverse et variée, projetée dans l’absurdité horrible de cette guerre éclair qui vit notre pays s’effondrer en juin 1940. Moments importants à retrouver pour ceux qui ont connu l’après-guerre ; essentiels, pour les jeunes d’aujourd’hui, incapables de les imaginer. C’est une œuvre à la fois belle, forte, passionnante et utile. L’horreur n’est jamais loin, même si certains lendemains peuvent chanter encore.
L'auteur
Née à Kiev en 1903, Irène Némirovsky est élevée dans le culte de la langue française, et l’ignorance de la culture juive. Après moult péripéties, sa famille gagne la France. Elle commence très vite à écrire, remarquée pour la qualité de ses romans. En 1939, baptisée catholique, elle rejoint la campagne bourguignonne avec sa famille avant l’invasion allemande. Elle est contrainte par les lois antijuives de publier sous pseudonyme, chez Albin Michel son éditeur demeuré fidèle. Arrive son roman le plus ambitieux, Suite française. Arrêtée le 13 juillet 1941, elle est déportée quatre jours plus tard vers Auschwitz. Suite française ne sera publié qu’en 2004, grâce à ses filles ; il connaîtra un succès universel.
Ajouter un commentaire