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Thème
On connaît la pièce écrite par Molière en 1667: cette famille bourgeoise et paisible, tout à coup ébranlée par l'intrusion de Tartuffe, ce faux dévot hypocrite et manipulateur, qui vient troubler les esprits et principalement celui d'Orgon, le chef de famille... Pourquoi l'imposteur le fascine-t-il au point de vouloir lui donner sa fille et tous ses biens?
Points forts
1. Une distribution remarquable et lumineuse: les interprètes disent les vers de façon tellement spontanée et naturelle qu'on oublie les rimes!
- Micha Lescot (Tartuffe) ressemble à un intello à lunettes, long et mince dans son pull noir, les mains dans le poches, les pieds nus, comme s'il était chez lui. Ce personnage efféminé et inquiétant, sorte de gourou manipulateur et cynique, joue au dévot en utilisant toutes les ruses, mais finira par tomber dans le piège…
- Clotilde Hesme est Elmire, une femme élégante et séduisante qui aime son mari et repousse les avances de Tartuffe…
- Gilles Cohen (Orgon), en costume trois pièces très chic, est le mari, un être tyrannique, surtout avec ses enfants qu'il épouvante; mais, plus fragile qu'on le croit, dès qu'apparaît Tartuffe, il devient influençable et déraisonnable... Françoise Fabian, Lorella Cravotta, Victoire Du Bois, Laurent Grévill, Pierre Yvon, Yannick Landrein... tous les acteurs jusqu'à la plus petite servante, sont épatants.
2.Une mise en scène très intéressante signée Luc Bondy, qui sait si bien diriger les acteurs. Le Directeur de l'Odéon (depuis 2012) a été obligé de faire face au vide laissé par Patrice Chéreau sur la scène des Ateliers Berthier (sa mort date d'octobre dernier), en remontant "Tartuffe" qu'il avait lui-même mis en scène au Festival de Vienne l'année dernière. Il a repris le décor de Richard Peduzzi, une grande salle blanche et élégante, au sol en damiers noirs et blancs, qui sert à la fois de grande salle à manger et de lieu de séjour. La demeure cossue n'a plus rien à voir avec les gentilhommières du XVIIè siècle…
Quelques réserves
On est au XXè siècle, et Luc Bondy a créé chez Orgon, une attirance homosexuelle qu'il n'y a pas dans le Tartuffe de Molière. Cela rend la pièce plus actuelle, mais cela en modifie le sens qui était à l'origine, une pure satire de la dévotion…
Encore un mot...
Mis en valeur par Luc Bondy, le génie de Molière est intact et intemporel.
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