Scènes de violence conjugales
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Thème
Deux couples se forment puis se déchirent. Il y a d’abord les rencontres : celle d’un photographe élitiste et d’une puéricultrice naïve, et celle d’une étudiante consciencieuse et d’un dealer antisystème. Leur vie commune, d’abord harmonieuse, dérive très vite. Les pires instincts des hommes font surface, sous forme de violence physique et psychologique. Après l’éclatement des couples, on assiste aux tentatives de reconstruction de chaque individu, victime ou bourreau, et à leur prise en charge par les « spécialistes ».
Points forts
- Un texte moderne, intelligent et sensible. L’auteur ne prend pas le parti de sublimer sur scène un drame social par un langage châtié ou poétique, mais privilégie au contraire le réalisme. Ainsi, il nous fait entrer dans le vif d’un sujet douloureusement concret, qui touche, comme le montre le panel de personnages, différentes couches sociales et générations.
- Paradoxalement, on rit beaucoup, tant grâce à l’écriture qu’au jeu des acteurs. Cette dose d'humour est bienvenue – voire nécessaire – pour contrebalancer la gravité du sujet, sans jamais la minimiser.
- La mise en scène sert le propos. La scène à 360°, cernée par le public, ne laisse aucune échappatoire aux comédiens. Ainsi exposés, ils paraissent bloqués dans une situation sans issu. Le fond sonore de batterie imprègne la pièce d’une tension astucieusement dosée, comme une menace toujours présente.
- Les personnages sont particulièrement bien dépeints. Entiers et sensibles, embourbés dans le déni, ils alternent entre le comique et le dramatique pour alléger l’ambiance, ou endormir notre vigilance…
- Surtout, les acteurs sont excellents ! Les hommes, qui ont ici le mauvais rôle, restent humains et ne se limitent pas à des agresseurs, ni les femmes à des victimes. Mention spéciale pour Julie Denisse, touchante, drôle et bouleversante dans son rôle d'évaporée.
Quelques réserves
Un sujet nécessairement difficile. On a beau être prévenus, certaines scènes peuvent être éprouvantes pour le spectateur.
Encore un mot...
Une pièce poignante et courageuse sur un sujet difficile, qui nous convainc par le talent des acteurs et la modernité du texte.
Une phrase
« Je suis désolé, j’ai perdu le contrôle. J’ai fait comme une crise. Je dois être épileptique, en fait… Comme Alexandre le Grand. »
L'auteur
Comédien, auteur, metteur en scène et musicien, Gérard Watkins a grandi en Norvège et aux Etats-Unis. Depuis 1994, il met en scène ses propres textes dans le cadre de sa compagnie, le Perdita Ensemble. En 2010, il remporte le Grand prix de l'écriture dramatique pour son texte Identité. Voix résolument contemporaine, il n'hésite pas à porter au théâtre des sujets de société.
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