Rumeurs
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Thème
Un couple a convié des amis pour fêter ses dix ans de mariage. Quand les invités arrivent, non seulement rien n’est prêt, mais Madame n’est pas là et Monsieur baigne dans son sang, un de ses lobes d’oreille ayant été déchiqueté par une balle. A-t-il voulu se suicider ? Lui a-t-on tiré dessus ? Impossible de le savoir : il est abruti, semble-t-il, par des somnifères.
Entre les invités, qui arrivent à tour de rôle, les supputations vont aller bon train, d’autant plus que des rumeurs de tromperie couraient sur ce couple. Pourtant rien ne doit être ébruité. L hôte blessé est le premier adjoint au maire de New York et il est hors de question que le moindre scandale l’éclabousse…
Quand la police arrive, chacun va se livrer à une surenchère de mensonges. Les portes vont claquer, les invités délirer, la comédie prendre des allures de farce. Mise en place par ce diable de Neil Simon, la mécanique du rire va s’emballer, avec cette précision horlogère qui est la marque des grands vaudevilles.
Points forts
- La construction même de la pièce. En fin dramaturge qui connaît par cœur les ficelles de la comédie, Neil Simon nous entraîne dans un maelström de situations abracadabrantesques. Ses personnages se croisent, se toisent, s’épient, se disputent, s’empêtrent dans leurs mensonges. Il n’ y a que ce démiurge d’auteur qui (heureusement !) retombe sur ses pieds.
- La diversité des personnages. Entre la nunuche forcément naïve, le copain coquin, la mondaine frivole, l’ami opportuniste, le snob obséquieux, etc.., quelle réjouissante galerie de portraits ! Il y a là un bel échantillon de cette humanité aimantée par les hommes de pouvoir.
- La mise scène. Elle suit le rythme de la pièce où tout va à un train d’enfer.
- Les dialogues. Ils sont souvent désopilants.
- Les comédiens : ils sont tous formidables de précision et de drôlerie. Ils ne ratent aucun des effets comiques de la pièce. Et en plus, pour certains, (dont le metteur en scène Eric Delcourt), quel souffle ! La palme de la drôlerie revient à Marie Montoya, irrésistible dans un rôle de cruche.
Quelques réserves
Pour apprécier cette pièce qui n’a d’autre but que de nous divertir, il faut aimer le théâtre de boulevard, celui où on rit d’un rien, d’un geste, d’une attitude ou d’une réplique, sans chercher midi à quatorze heure. Il n y a pas de message. Certains trouveront peut-être cela insuffisant...
Encore un mot...
Si vous avez envie d’une soirée de théâtre pour vous détendre entre copains, ces « Rumeurs » sont pour vous. Mais si vous aimez le théâtre à texte, alors… passez votre chemin.
Une phrase
Qui seront deux :
« Je parle tellement vite que je n’arrive plus à me suivre ! »
« Quand on pense qu’elle va devenir adulte et q’un jour, elle mourra ! »
L'auteur
Né le 4 juillet 1927 à New York, Neil Simon est, aux Etats-Unis, l’auteur de théâtre le plus joué, juste après Shakespeare. Surnommé « le roi de la Comédie », il est d’ailleurs le seul dramaturge vivant dont un théâtre de Broadway porte le nom. C’est dire la popularité dont jouit celui qui a écrit à ce jour plus de cinquante pièces, signé une vingtaine de scénarii et produit une dizaine de films.
C’est en inventant des sketches pour la radio, la télévision et aussi pour Woody Allen qu’il a débuté. Très vite son sens de la répartie et l’originalité de ses sujets lui ouvrent les portes des théâtres. Sa renommée grandit.
En 1964, il connait son premier grand triomphe avec « Pieds nus dans le parc ». Trois années après, ce succès lui vaudra de décrocher Jane Fonda et Robert Redford pour jouer l’adaptation de sa pièce au cinéma. Neil Simon, qui est sans rival dans son pays pour mettre en scène les conflits de couple, ne descendra plus des sommets de la notoriété. Il est vénéré aux Etats-Unis.
Parmi ses pièces les plus jouées : « Drôle de couple » (1965), « Rendez-vous » (1969), « Chapitre II » (1977), et « Rumeurs » (1988), qui sera adaptée en 1991 pour la première fois en France par Jean Poiret et mis en scène par Pierre Mondy, au théâtre du Palais Royal.
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