Que je t'aime
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Thème
L'auteur, Clémence Massart, reprend un spectacle qu'elle avait créé en juillet 1995 en Avignon et qui concerne une rubrique très en vogue dans les années 1950, "Le courrier du coeur", rédigée dans les journaux de l'époque . Ici, la comédienne nous fait partager les nombreuses missives adressées à ce service par des femmes de tous âges, en mal de conseils et ne sachant vers qui se tourner, profitant de l'anonymat pour oser dire ce qu'elles ont sur le coeur, à leur façon, maladroite parfois, touchante toujours.
Points forts
- La comédienne, au talent et à la vivacité remarquables, nous fait revivre, par l'intermédiaire de ces courriers, des pans importants dans la vie de femmes formidablement attachantes, soit par leur détresse, soit par leur naïveté, soit par leur finesse, soit par leur drôlerie
- Le texte de ce spectacle plein d'humour est écrit avec beaucoup de soin, usant d'un vocabulaire extrêmement précis, souvent noble, quelquefois gouailleur et déclenchant le sourire quand ce n'est pas carrément le rire
- Clémence Massart a un chic inouï pour passer du rôle d'une gamine de 13 ans, dansante et virevoltante, à celui d'une grand-mère accrochée à sa canne anglaise, en adoptant les attitudes qui conviennent, les timbres de voix adéquats, tout en conservant la même robe d'un bout à l'autre de la pièce
- La lecture de ces courriers est entrecoupée d'intermèdes musicaux au cours desquels Clémence Massart joue de l'accordéon et chante avec une fort jolie voix des refrains italiens, ou une chanson écrite par Jérôme Savary ("La jalousie"), ou encore en reprenant le tube de Johnny Halliday "Que je t'aime"
Quelques réserves
Je n'en vois pas, même en cherchant bien…
Encore un mot...
Ce spectacle est une réussite du début à la fin. Si la forme de ces questions posées par courrier dans les journaux est désuète, le fond reste tout-à-fait moderne. La comédienne nous surprend lors de la lecture des premières lettres de jeunes filles d'une quinzaine d'années, faisant état d'une rubrique dont nous avions oublié l'existence, puis nous nous laissons entraîner dans son monde grâce sa fantaisie, ses formules si amusantes, sa voix étonnante qu'elle module à volonté et surtout son jeu épatant. Philippe Caubère, son complice de toujours, agrémente ce moment par une mise en scène subtile et l'on retrouve sa patte dans l'aspect un peu lunaire de la représentation. C'est une bien belle soirée qui nous est offerte.
L'auteur
Après avoir suivi le cours de J.L. Cochet, Clémence Massart s'oriente vers le cirque en tant que trapéziste et jongleuse.
Au cours des années soixante-dix, elle revient vers le théâtre, celui de la Tempête à la Cartoucherie puis le théâtre du Soleil ou elle rencontre Philippe Caubère en 1971 et dont elle deviendra la compagne. Elle y joue "L'âge d'or", puis "Dom Juan" mis en scène par Ph. Caubère. En 1978, elle intègre le Magic Circus de Jérôme Savary pour y jouer "Le Bourgeois Gentilhomme". Entre ses nombreux rôles au théâtre, elle intervient au cinéma, notamment dans "Thérèse" d'Alain Cavalier en 1986. En 2005, la comédienne crée "La belle au bois dormant" qu'elle jouera en alternance avec "Que je t'aime" en 2007. En 2009, elle crée avec Ph. Caubère "L'asticot de Shakespeare", nommé aux Molières en 2017. Elle est actuellement sur les écrans dans le film "Un homme pressé" avec Fabrice Luchini.
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