Pygmalion
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Thème
Le pitch de cette pièce mythique du théâtre anglo-saxon, remarquablement illustrée dans my Fair Lady: c’est le pari d’un illustre professeur en linguistique de transformer une jeune fille des rues en femme du monde. Diction, maintien, savoir vivre, le cercle est bouclé avec succès. Mais ce savant oublie que son sujet, qu’il prend pour son chef d’oeuvre, est un être humain doué de sensibilité et surtout d’un coeur.
Points forts
. Une pièce enlevée avec brio et modernisée, transférée dans les années 50: Eliza Doolittle est ouvreuse dans le cinéma L’Astoria et vend des cigarettes; et le professeur Higgins travaille à Hollywood.
. Un rythme est donné avec chaque acte ponctué par des saynètes filmées comme des actualités Gaumont, mélangeant le réel et l’imaginaire. C’est un peu un film dans le film, ce qui donne une atmosphère irréelle et fantaisiste à ce conte de fée qui n’en n’est pas un.
. Les décors de Danièle Rozier et les costumes de Virginie Houdiinière impriment ce côté très particulier, entre comédie musicale, comédie de boulevard et cinéma hollywoodien. Musique et pas de danse donnent une légèreté au déroulement de l’intrigue.
. On ne peut qu’être sous le charme de Lorie Pester qui incarne merveilleusement l’héroïne, autant à son aise dans le registre populaire que mondain, avec spontanéité et sensibilité. Benjamin Egner, impeccable, immergé dans sa bulle, insensible à souhait, est particulièrement crédible en professeur Higgins. Le metteur en scène Ned Grujic a su s’entourer d’une troupe d’acteurs de talent qui sert avec brio ce texte plein d’esprit et de finesse.
Quelques réserves
Aucun, on est sous le charme.
Encore un mot...
Une comédie pétillante, enlevée, délicieusement fantaisiste, qui reste très actuelle.
Un très joli moment de théâtre, entre émotion et rire et où la sensibilité est mise en premier plan.
Une phrase
« - Vous n’avez aucune moralité.
- C’est au dessus de mes moyens... »
L'auteur
George Bernard Shaw, né en 1856 à Dublin, rejoint Londres à 20 ans et s’intéresse à la politique et au socialisme. Critique musical, essayiste et dramaturge, il manie l’ironie en écrivant des pièces engagées politiquement, comme « Le héros et le soldat », en 1894, et s’attaque avec une verve humoristique certaine à la dérision d’un conformisme social.
Il aura le prix Nobel de littérature en 1925, dix ans après avoir écrit son chef d’oeuvre, "Pygmalion".
Son oeuvre a fait l'objet de nombreuses adaptations cinématographiques : Cesar et Cléopatre, Sainte Jeanne, la profession de Madame Warren et, bien entendu, My Fair Lady etc...
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