On purge bébé
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Thème
La pièce est une scène de ménage permanente entre Follavoine, fabriquant de porcelaine et sa femme Julie, à peine troublée par l’arrivée de Monsieur Chouilloux, à qui Follavoine espère vendre une cargaison de pots de chambre incassable pour équiper l’armée française. Le brave Chouilloux est accompagné par son épouse et son amant. Alors qu’il va apprendre qu’il est cocu, Julie Follavoine s’évertue à administrer à Toto, dit « bébé », son fils, la purge dont il a besoin pour soulager ses intestins.
Points forts
En v’là du boulevard, en v’la ! Qu’on apprécie Feydeau ou pas, on ne peut que s’extasier devant la mécanique implacable et l’enchaînement de situations conflictuelles poussées à leur paroxysme comique par une mise en scène, signée Emeline Bayart qui joue également Julie Follavoine. Le parti pris de pousser chaque scène dans une sorte d’outrance totalement décomplexée procure au spectateur un bonheur jouissif partagé avec les acteurs, tous excellents.
Quelle trouvaille : Emeline Bayart a choisi de parsemer la pièce de chansons, écrites à la même période que la pièce pour la continuité textuelle, interprétées avec une verve comique éblouissante.
Quelques réserves
Quelques temps plus faibles, mais gommés par les performances des acteurs.
Encore un mot...
Feydeau aime à se moquer de la bourgeoisie de la Belle Epoque en mettant en scène des personnages hauts en couleur et survoltés et nous entraîne dans un tourbillon drolatique et frénétique. Mais il y est également question de la question féminine, chose rare pour l’époque.
Une phrase
Julie (à propos de Chouilloux)
- « Il pourrait aussi me raconter comment on pêche la morue à terre-Neuve ; ça serait très intéressant ; ça n’aurait rien à voir avec la santé de Toto ».
Chouilloux
- « Evidemment, évidemment ! »
Julie
« Je ne suis pas là pour écouter des histoires ; j’ai à purger bébé ! »
L'auteur
Georges Feydeau est un « incontournable » du théâtre français. Celui qui fut également peintre, et l’auteur d’une quarantaine de pièces qui lui valurent e titre de « roi du vaudeville », dont il renouvela le genre par une étude plus approfondie des caractères. Il y montre la médiocrité des existences bourgeoises dont il trouve l’origine dans son propre environnement et qu’il tourne en ridicule.
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