Poiret Serrault, extraits extra
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Thème
Le spectacle se compose d’une suite de sketches écrits et interprétés par les deux compères qui composèrent l’un des duos les plus irrésistibles et déjantés dans la France de l’après-guerre - entre 1953 (année de leur rencontre) et 1975 et le succès de La cage aux folles.
Points forts
Poiret & Serrault : quasiment un mythe… Quel plaisir de les voir évoqués ici puisque peu d’entre nous ont pu les voir sur scène.
Les textes de leurs sketches ont traversé les époques sans prendre une ride. Il faut dire que leur vision décapante – et plutôt inhabituelle pour leur temps – de la société française, ces fameuses “Trente Glorieuses“, était résolument moderne.
Leur humour reposait également sur une parfaite complicité, au service d’une mécanique implacable. On retrouve dans le duo que composent François Berléand et Nicolas Briançon l’esprit facétieux et le plaisir de jouer, celui de la joute oratoire et des boutades du fameux duo.
Ces « extraits extra « pourfendent la bêtise de leurs contemporains, les délires de la société de consommation avec une inventivité baroque, une science du décalage et même de la transgression.
Quelques réserves
La mise en scène - si elle n’est pas essentielle dans cette mécanique propre aux sketches interprétés pour beaucoup dans sur des petites scènes de cabarets - pourrait néanmoins être plus inventive. Trop de sobriété confère à l’ensemble une forme de modération voire de dépouillement qui ne leur ressemble guère.
A côté d’un Nicolas Briançon appliqué à faire revivre le style et la diction de Jean Poiret, François Berléand est malheureusement en roue libre, comme si “faire du Berléand“ revenait à “faire du Serrault“. Mais on a perdu en route la truculence, l’exagération jouissive, la passion de déranger, l’obsession de surprendre qui avait fait de Michel Serrault une véritable bête de scène au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Encore un mot...
- Poiret & Serrault sans un extrait de La Cage aux Folles, c’est surprenant ! Et encore plus sans leur sketch Les antiquaires, qui préfigure leur duo dans la célèbre pièce.
- Alors : trop compliqué de jouer Serrault jouant le rôle d’Albin ? Souci d’être politiquement correct ?
Une phrase
Serrault : « Ce qu’il faut c’est adapter l’exercice physique à ses occupations quotidiennes, c’est ça le secret. Par exemple, quand vous fumez, il faut en profiter. Aspirez bien la fumée pour que vos poumons en profitent.
Jean Poiret : Et pendant que vous respirez ça vous ne respirez pas de cochonnerie. »
( …)
Michel Serrault : « Et par exemple, là je travaille mon équilibre, sans arrêt.
Jean Poiret : En faisant quoi ?
Michel Serrault : Vous voyez : en restant debout, simplement. »
L'auteur
Jean Poiret nait à Paris en 1926. Il suit les cours d’art dramatique de la rue Blanche, et commence par participer au feuilleton radiophonique Malheur aux barbus de Pierre Dac et Francis Blanche, entre 1951 et 1952. Au cinéma il tourne avec les plus grands réalisateurs français : Guitry, Mocky, Truffaut, Chabrol, Pinoteau …
Il fut surtout une grande figure du théâtre de boulevard, écrivant et interprétant plusieurs pièces à succès : La Cage aux folles, Joyeuses Pâques, Le Canard à l’orange … Jean Poiret meurt d’une crise cardiaque en 1992.Michel Serrault né en 1928 en région parisienne, fut l’un des acteurs français les plus populaires de sa génération, tournant près de 150 films, interprétant des personnages très éclectiques.
Aussi à l’aise dans les rôles comiques que dramatiques, il est le seul comédien à avoir reçu trois Césars, en 1979 pour La Cage aux folles, en 1982 pour Garde à vue et en 1996 pour Nelly et Monsieur Arnaud. Il meurt d’un cancer en 1979.- Poiret et Serrault, tout jeunes comédiens, se rencontrent en 1952 dans les couloirs du théâtre Sarah Bernhardt dans l’attente d’une audition. Leurs premiers échanges sont déjà un sketch. Leur amitié et leur complicité sont nées. Ils présentent leur premier sketch en janvier 1953 au Tabou, célèbre club de jazz de Saint-Germain des Prés. Le succès est immédiat et durera vingt ans…
Commentaires
Spectacle agréable mais il manque cruellement la folie de Serrault ; c’est donc décevant…
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