Pédagogies de l’échec
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Thème
- Il n’en reste plus que deux : un homme et une femme, seuls au monde. Ils occupent toujours leur bureau, au septième étage d’un immeuble progressivement déserté. On ne sait pas si c’est à la suite d’un tremblement de terre, d’une épidémie, d’une catastrophe ou d’un conflit mondial, mais au fond, peu importe …
- Eux sont toujours là et continuent à travailler comme si de rien n’était, totalement engagés dans leur mission, à produire, livrer, facturer des échafaudages …
- Dans ce monde totalement déshumanisé, les deux personnages tentent d’exister dans les rôles qui leur sont imposés : le supérieur avec son pouvoir et son immunité et le subalterne, avec sa servilité et son irresponsabilité.
Points forts
- Dans ce huis clôt étouffant vont se révéler les personnalités qui se cachent derrière les rôles que la société leur fait jouer.
- Pédagogies de l’échec est une comédie féroce sur la vanité de l’action et des rôles imposés, de la théâtralité des catégories socio-professionnelles, qui veulent tenir le coup, encore et malgré tout, dans un monde qui s’effondre, un univers aveugle quant à sa propre érosion et sa pathétique dégringolade.
- Le texte de la pièce, écrit au cordeau comme un échange de feu nourri, place les deux protagonistes dans un rapport de force sans faille, même lorsqu’un peu d’humanité semble pointer. Ils restent totalement désemparés face à la dissolution du système qui les a créés et finit par les engloutir.
- Il est parfaitement mis en valeur par deux comédiens dont le débit “mitraillette“ en restitue la violence et la brutalité permanente d’une confrontation dans laquelle ils se dissolvent et achèvent de se détruire mutuellement.
Quelques réserves
- Aucune qui mérite d’être relevée.
Encore un mot...
- « Pédagogies de l’échec n’est pas une pièce absurde, elle est très concrète. C’est le scénario d’une aventure humaine composée de manière presque vériste, qui propose un théâtre très réaliste dans des situations irréelles. C’est une pièce très simple, terriblement cohérente, qui se joue dans un monde absurde » explique Pierre Notte, auteur et metteur en scène de la pièce.
Une phrase
- « Certains auraient continué à travailler quand même, comme s’ils ne s’étaient rendus compte de rien.
Ah bon.
- Sans argent, sans salaire, sans outil de travail, ils auraient continué à travailler, à faire du travail pour ainsi dire, et autour d’eux, on aurait commencé à monter des échafaudages pour faire des travaux.
- Des travaux de reconstruction.
- Oui, sauf qu’il n’y aurait aucune reconstruction prévue possible, vu qu’il n’y aurait plus d’argent du tout pour rien.
- Ah bon. ».
L'auteur
- Pierre Notte est auteur, compositeur et metteur en scène, mais aussi journaliste, écrivain, pédagogue. Il intervient également dans les collèges et les lycées.
- Il a mis en scène La Ronde de Schnitzler dès 1990 et, depuis, un grand nombre de pièces, dont ses propres créations.
- Il a fondé sa compagnie, Les Gens qui tombent en 2013. Chevalier dans l’ordre des arts et des lettres, il a reçu de nombreux prix et distinctions.
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