Nous, Rêveurs définitifs
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Thème
La magie, bien sûr, mais aussi et surtout la poésie, l’humour, le rêve, l’esthétique. Une douzaine de « numéros » s’enchaînent sur le thème de l’irréel : chorégraphies, lévitations, prestidigitations, « ovnis » lumineux volant au-dessus de la tête des spectateurs, tours de cartes, métamorphoses, illusions d’optique. Tout en innovant - nouvelles technologies obligent - cette « magie nouvelle » s’inscrit dans la tradition de l’illusionnisme : le spectateur retrouve les éblouissements de ses souvenirs d’enfance. Le tout est accompagné de musiques tantôt pianistiques (Madeleine Cazenave), tantôt interprétées à la guitare ou fondées sur la voix et un sampler (Camille Saglio).
Points forts
Une brochette de talents exceptionnels : la magnifique danseuse Ingrid Estarque, les magiciens Eric Antoine (pas mal en version moderne du clown blanc en plus drôle), Yann Frish (irrésistible « Auguste » et brillant prestidigitateur) ou Etienne Saglio (jongleur illusionniste, fabricant de rêve)… Sans oublier Calista Sinclair, complice en métamorphoses d’Eric Antoine.
- Le véritable numéro de clown intitulé L’entracte nous fait beaucoup rire. Le public est pris à partie, pris à témoin, mis à contribution parfois violemment, bref complice d’une comédie qui tient par moments de l’improvisation, ce qui en fait tout le charme.
- Avec un bon dosage de clownerie et de féérie, l’effet de surprise est maintenu jusqu’à la fin du spectacle.
- Bravo aux musiciens sans qui une monotonie pourrait s’installer, et bravo à la technicité de la mise en scène, en particulier dans la synchronisation des effets d’hologrammes.
Quelques réserves
Certains numéros traînent un peu en longueur, notamment les « objets volants » lumineux.
On se passerait éventuellement de certaines blagues un peu lourdes du « clown blanc » (Eric Antoine), même si une certaine vulgarité fait toujours rire…
Encore un mot...
Un spectacle pour les jeunes de 7 à 77 ans ? Allons jusqu’à 107 ans, il n’y a pas de limite d’âge pour rêver…
Une phrase
Celle d’André Breton dans le Premier Manifeste du Surréalisme : « L’homme, ce rêveur définitif, de jour en jour plus mécontent de son sort, fait avec peine le tour des objets dont il a été amené à faire usage ».
L'auteur
Clément Debailleul et Raphaël Navarro se rencontrent au festival CIRCa à Auch, dont ils seront lauréats en 1997. Ils fondent en 2000 la compagnie 14:20, qui compte aujourd’hui une trentaine de membres.
La compagnie 14:20 est à l’initiative d’un important mouvement artistique de la scène contemporaine française de ces dernières années, celui de la magie nouvelle, dont la co-fondatrice est Valentine Loiseau, dramaturge et anthropologue au Collège de France, mais aussi membre de la compagnie 14:20 depuis son origine. Cette forme actuelle, qui place le déséquilibre des sens et le détournement du réel au centre des enjeux artistiques, compte aujourd’hui plus d’une soixantaine de compagnies partout dans le monde et ne cesse de croître. En croisant de nombreuses pratiques (danse, théâtre, cirque, marionnette, peinture, cuisine, mode, arts numériques, etc.,) elle affirme la magie comme un langage autonome et foisonnant, contemporain et populaire, à travers la création artistique, la recherche scientifique, la transmission pédagogique, et le soutien aux jeunes auteurs magiciens.
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