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Thème
La complexité de la condition féminine et la quête d'identité illustrée par trois voix, celle d'une seule et même femme à trois grandes étapes de sa vie : l'adolescente rebelle et audacieuse, la femme-adulte entreprenante et idéaliste et la femme mûre qui, débordée par ses enfants, aspire au silence. Elles se chamaillent, se révoltent, s'affrontent, se consolent. Elles s'interrogent sur leur raison de vivre, d'aimer, de partager, de choisir confort ou solitude. Entre rêves, désillusions et renoncement ; elles sont une, elles sont trois, elle sont cent...
Points forts
- Trois jeunes actrices étonnantes de présence et de vivacité, qui nous tiennent en haleine d'un bout à l'autre de la pièce entre gravité, émotions, humour et dérision. Elles sont touchantes, toujours justes dans leur jeu et très drôles, avec déjà beaucoup de maturité.
- L'originalité de ce texte écrit par un homme sur tous les questionnements féminins : c'est percutant, délicat et parfois empreint d'amertume, d'une clairvoyance déconcertante.
- La mise en scène sobre, surprenante et très rythmée à la fois qui, à partir d'une chambre d'enfants et de trois jouets, nous embarque dans ce grand voyage. Le parti pris de l'humour permet d'alléger un côté parfois sombre.
Quelques réserves
- Le démarrage est trop long, avec une séance de gymnastique au tout début qui est certes un bel effort physique des actrices mais rend le spectateur perplexe.
- Une vision assez pessimiste de l'auteur sur la quête d'identité féminine et qui, finalement, laisse peu de place à un simple épanouissement et à une maturité accomplie, l'homme étant "réduit" à la notion de confort sécuritaire.
Encore un mot...
- On prend fait et cause pour cette femme - ces trois femmes dont la devise pourrait être la phrase de Beaumarchais : "dépêchons-nous d'en rire avant que d'avoir à en pleurer...". Cette pièce s'adresse plutôt à mon avis à un public de 30/50 ans.
- Cette jeune troupe formée à l'école Blanche Salant est absolument étonnante, tonique et réjouissante. Leur complicité est jubilatoire, avec une mention toute particulière pour Caroline MONNIER qui incarne merveilleusement bien la femme-enfant, pétillante de charme et de naturel, une "pépite" pleine de promesses. A suivre...
Une phrase
- "ça ne t'arrive jamais d'avoir la sensation d'être plusieurs personnes à la fois ?"
- "pourquoi est-ce qu'on se lève la nuit avec des palpitations au coeur ?"
L'auteur
Jonas Hassen Khemiri est né en 1978 d’un père tunisien et d’une mère suédoise. Il a grandi à Stockholm, et a étudié l’économie à Paris. Par la suite il a travaillé au siège des Nations Unies à New-York. Il a été remarqué dans le monde de l’écriture au début de l’année 2003 lors de la parution de Ett öga rött (One Eye Red), qui a été tiré à plus de 200 000 exemplaires en Suède et a ainsi fait partie des meilleurs ventes toutes catégories confondues pour l’année 2004.
Le second roman de Jonas Hassen Khemiri, Montecore, a été publié en 2006 et a été récompensé cette même année par le prix P. O Enquist et en 2007 a reçu le Prix du meilleur roman attribué par la Radio Suédoise.
Sa pièce NOUS QUI SOMMES CENT a été montée en 2009 au théâtre de Göteborg.
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