Neandertal
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Thème
Inspiré par le récit autobiographique de Svante Pääbo, paléogénéticien suédois et prix Nobel de médecine en 2022, la pièce met en scène des scientifiques qui s’efforcent de déchiffrer des fragments d’ADN ancien.
Ils échangent, vivent, aiment sur fond de questions politiques liées à l’histoire de l’état d’Israël et des Palestiniens, en proie à d’indicibles tensions politiques et sociales culminant avec l’assassinat d’Yitzhak Rabin en 1995.
Il semble que finalement seule la science se trouverait en situation de résoudre l’épineux problème des territoires en désignant, selon l’ADN trouvé sur place, quelle population vivait avant l’autre à Jérusalem ! Cette parabole sur l’impossible paix au Proche-Orient est traversée par d’autres interrogations sur les origines, la filiation et autres digressions fondamentales.
Points forts
Une certaine inventivité dans la mise en scène et dans les jeux de lumières.
Une narration qui suit les méandres de l’ADN.
Quelques réserves
Des digressions et des longueurs dans un déroulé assez lent, qui mêle les questions scientifiques, politiques et personnelles, sans convaincre.
Le propos décousu n’est pas servi par une mise en scène statique et sombre.
La dénonciation des préjugés raciaux pèse sur l’équilibre de l’ensemble, avec une argumentation largement développée
Encore un mot...
La vision scientifique du monde heurte continuellement nos vies sans tenir la promesse d’un avenir meilleur grâce aux progrès qu’elle engendre. Du reste, ces personnages de savants se débattent dans les contradictions de l’espèce humaine sans parvenir à garantir la puissance de leurs découvertes, sans cesse biaisées par des interférences entre l’ADN d’hier et celui d’aujourd’hui, lorsque les caractères des Anciens se mêlent au souffle de ceux qui manipulent et analysent les échantillons des expériences.
Aussi, la question de la pureté se trouve reléguée dans l’Histoire, si bien que les chercheurs s’en détournent volontairement pour s’extraire à la violence de la race “supérieure“ ou “antérieure“.
Une phrase
« Neandertal est l’histoire de la tentative d’une révélation. L’histoire de la tentative du décodage d’un mythe qui n’a encore été écrit de cette façon-là par aucun peuple, dans aucune religion, aucune tradition, aucune littérature.
À la fin du XXème siècle, dans un monde fracturé, fourmillant de guerres larvées, où les vieux empires coloniaux n’en finissent pas de s’effondrer, nous traverserons donc les amours et les ruptures, les questions de filiations, d’espoir déçus et de généalogies recomposées, de chercheuses et de chercheurs qui décident de s’appuyer sur la science pour écrire une nouvelle histoire de nos origines.
Nous pensons parfois que la seule chose encore possible pour survivre alors que le monde brûle est de continuer à raconter. Pour changer le monde, il nous faudra sans doute en faire un peu plus. Tout juste pouvons-nous commencer à nous rassembler autour de ce que nous avons en commun. Il faut essayer. Ça s’appelle Neandertal. Qui signifie “la vallée de l’Homme nouveau“, en allemand. Mais ça fait un peu pompeux comme sous-titre. » (David Geselson, mars 2023).
L'auteur
Ecrivain, metteur en scène et comédien, David Geselson a écrit, mis en scène et joué Doreen (2016) - prix de la Meilleure création en langue française 2017 du Syndicat de la Critique, En Route-Kaddish (2014), Lettres non-écrites (2017) et Neandertal (2023).
Il a également écrit et mis en scène Le Silence et la Peur (2020). David Geselson a mis en scène « Une pièce pour les vivant·e·s en temps d'extinction » en mars 2024, dans le cadre du projet européen STAGES et à l'invitation de la MC93. Lors de la saison 2025-2026, il mettra en scène son premier opéra La Bohème, à l'invitation de l'Opéra de Nancy.
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Commentaires
J'ai vu ce pensum le 14/02 au théâtre du Rond Point. Outre qu'au milieu de la salle et malgré le bon jeu des comédiens, nous perdions 1 mot sur 3, l'enchaînement des tableaux nous a semblé décousu comme si c'était un brouillon. Forts d'une douzaine, et plutôt armés scientifiquement et politiquement, nous arrivâmes à 10 au bout de 2:30 mais unanimes à rejeter ce brouillon dans les spectacles à déconseiller.
Je vois bien qu'il est passé dans de nombreuses salles, était ce un mauvais jour ? Ou les critiques n'ont pas osé ?
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