Naïs

Entre rires et larmes.
De
Marcel Pagnol
Adaptation Arthur Cachia
Musique Tazio Caputo
Mise en scène
Thierry Harcourt
Avec
Arthur Cachia, Marie Wauquier, Kevin Coquard, Clément Pellerin en alternance avec Simon Gabillet , Lydie Tison, Patrick Zard’
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre-Dame des Champs
75006
Paris
01 45 44 57 34
Du 8 mai au 30 juin: à 18h 30 du mercredi au samedi à 15h le dimanche
Avignon du 2 au 21 juillet au théâtre de la Condition des Soies

Thème

  • D’abord il y a la bosse. Cette protubérance osseuse que les autres voient et qui vous enferme et vous écrase. Mais depuis le temps Toine fait avec, enfant, les voisins le qualifiaient de “ joli petit bossu” ; adulte, cette infirmité lui interdit de rêver, d’ aimer Naïs, la fille de Micoulin, un paysan possessif et violent. Naïs, elle, est amoureuse de Frédéric, un jeune bourgeois inconscient et jouisseur. 

  • Chacun de ces personnages est empêché. Mur du handicap, barrière sociale, impossibilité de poser des mots sur ses émotions, le père éructe et menace, Toine enfouit son désir au plus profond, car non, jamais, il ne sera un “ beau garçon droit comme un I”, quant à Naïs, la jolie petite paysanne arrivera t- elle à s’ extirper de sa condition ? 

  • Comme l’ Angélique de Molière, Naïs est à la fois lucide et courageuse, c’ est une eau vive et claire, qui chante dans la garrigue sèche et menaçante. Car Pagnol s’ est inspiré pour son film d’ une œuvre de Zola, plus sombre et tourmentée. Déjà l’ orage gronde. 

Points forts

  • Un tableau d’ ouverture où le spectateur comprend immédiatement les caractères des personnages. Des scènes rapides, musicales chorégraphiées, les acteurs tournent, virevoltent, poussés par un mistral qui décoiffe, la vie court, joue à saute-mouton, puis soudain le rythme ralentit, loin du folklore et des pagnolades, le sol se dérobe…

  • Une distribution avec des comédiens tous excellents, complices: bouleversant Arthur Cachia ( Toine) et magnifique Marie Wauquier. ( Naïs) 

  • Mention particulière pour la musique de Tazio Caputo qui scande chaque scène. 

Quelques réserves

Aucune. Une pièce d’ une étonnante modernité. La place du handicap dans nos sociétés, la violence faite aux femmes… 

Encore un mot...

L’ adaptation du film de Pagnol ( 1945) reprend le script des dialogues, mais gomme certains développements secondaires plus datés. Les ellipses dans la mise en scène rendent hommage au septième art : trois coups de feu pour suggérer la scène de chasse... 

Une phrase

LE PAYSAN : « C’est un brave garçon, sérieux et travailleur, et surtout fils unique.
MICOULIN : Tant pis pour toi.
LE PAYSAN : Pourquoi tant pis ?
MICOULIN : Parce que s' il meurt tu en auras plus !
LE PAYSAN : Et pourquoi veux- tu qu’ il meure 
MICOULIN : Mais moi je ne veux pas qu'il meure. Seulement, s’ il continue à courir après ma fille Anaïs, comme il le fait, et il s’ amuse à sauter la clôture la nuit pour lui faire la sérénade, moi je lui fous deux coups de fusil. Ni plus, ni moins. » 

L'auteur

  • Écrivain, dramaturge, cinéaste, Pagnol a réalisé de nombreux films avec Raimu, Pierre Fresnay ou Fernandel ( dans le rôle de Toine). Parmi ses romans les plus connus : La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Jean de Florette et Manon des Sources

  • On célèbre cette année le cinquantenaire de sa disparition. 

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