MY BODY IS A CAGE
Infos & réservation
Thème
Ludmilla Dabo, comédienne et chanteuse noire, talentueuse et chaleureuse, nous entraine dans son cabaret improbable avec quatre protagonistes du beau sexe. Elle entreprend de réagir et de nous faire réagir contre l’extrême lassitude qui nous accable au quotidien. Ce fléau qu’elle vit elle-même dans l’exercice de son art touche surtout la condition des femmes perpétuellement au four et au moulin. Il faut se battre pour retrouver la liberté de la vie et gagner la victoire … en chantant.
L’auteure nous fait l’éloge de la lenteur, du lâcher prise, appel à la rêverie et au retour de l’intime, de l’épanouissement du corps et de l’esprit. Le tout en plusieurs langues et en tenues et costumes et styles variés car le mal est universel. Occasion aussi de rendre hommage à Peter Gabriel et à Arcade Fire, créateurs de la chanson « My body is a cage » (2007 et 2010) interprétée ici par la voix à la fois rauque et suave d’une Ludmilla Dabo omniprésente, meneuse de jeu d’un spectacle coloré et enlevé, véritable remède à notre vulnérabilité.
Points forts
Effet de surprise au tout début car le sujet rarement mis en avant et a priori peu gratifiant. Heureuse surprise car on est très vite pris par la vérité et la réalité du problème qui concerne pratiquement tout le monde et par l’originalité du traité.
La prestation envoûtante de Ludmilla Dabo entourée d’excellentes artistes.
Un spectacle formidable et réconfortant. Une bouffée d’oxygène dans le monde et le climat oppressant actuel.
Quelques réserves
Aucune, sinon la dureté des sièges de ce cabaret.
Encore un mot...
On aimerait bien rester en cage encore un moment avec Ludmilla Dabo, ne serait-ce que pour retrouver la voix de celle qui a si merveilleusement joué et interprété la grande Nina Simone après qu’elle se fut envolée.
Enfin ceci, retenons l’essentiel du message du Cabaret : retrouvons « le sens de la fête pour reconstruire nos corps blessés ».
L'auteur
Grande voix, jeunesse dévorante, présence fracassante, culte de son identité mais formation ultra classique, la précocité de Ludmilla Dabo en fait une personnalité attachante et assez extraordinaire
A l’école maternelle elle jouait déjà les premiers rôles (Musset). Après le Conservatoire du 10ème arrondissement (!) elle remporte en 2007 le concours du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (avec félicitations). Elle crée à cette occasion une première interprétation libre de la diva de la soul, Nina Simone, affirmant là son attachement identitaire à l’instar de son modèle. Puis elle suit les cours d’Alain Frachon et de Dominique Frau. Très vite elle monte le collectif Volcano Song dans lequel elle réunit l’art du théâtre et la pratique de la musique.
Elle va monter et jouer « Le jugement dernier » d’Horvath et elle jouera en 2017 « Le portrait de Ludmilla avec Nina Simone », rôle miroir, de David Lescot. Elle interprétera la même année le « Harlem quartet » de James Baldwin. Elle écrit en 2020 « ce cabinet des fragilité » où elle a l’ambition de traverser la fatigue par les chants et les danses pour y lire autre chose que la défaillance.
Ajouter un commentaire