Notre recommandation
4/5
Infos & réservation
Petit Théâtre de Paris
15 rue Blanche 9°
01 42 80 01 81
A 19H
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Thème
Quand dans un immeuble aux murs en papier à cigarettes, un colonel à la retraite décide d'écrire ses mémoires, et sa voisine, institutrice retraitée, d'apprendre à jouer du piano, que pensez-vous qu'il puisse advenir?
Points forts
- C'est enlevé.
- Le processus amoureux et les aléas de la retraite sont très finement analysés.
- C'est bourré de bons mots. Deux exemples:
- "Passer un certain âge, on nous prend pour des gens contagieux".
- " Les femmes et le silence, ce sont deux mondes qui se rencontrent rarement"...
- Rufus est exceptionnel, dans un rôle apparemment figé, de militaire monomaniaque, comme on peut en voir dans des bandes dessinées gauchos. Un rôle qu'il remplit, au contraire, d'humanité profonde. Avec infiniment de tact. Evitant le dérapage vers la farce.
C'est vraiment un grand acteur, qui sait, avec presque rien, créer l'émotion.
Il aime dire de lui: "je suis un clown. le clown devient quelqu'un à force de n'être personne". Question théâtre, ce "personne" est un grand.
Quelques réserves
- Même si cela correspond à la situation, le décor choisi est quand même trop laid, à la limite du sordide.
- Anne Bourgeois, metteur en scène éclectique, et qui compte, mène fort bien les choses, à une exception près: Nicole Calfan ne joue pas assez "intérieur". Elle joue trop "théâtre". Et parfois même, théâtre de boulevard, comme certains pouvaient le faire du temps de Roussin et d'Achard, dans la "démonstration".
Encore un mot...
- La simplicité du texte, quand elle est soutenue par le talent des mots et la finesse des analyses, c'est quand même un plaisir. Trop souvent malmené aujourd'hui, au théâtre, malheureusement.
- Rare, également, l'exemple de concision donné là par Amanda Sthers. Le spectacle dure 1H10, pas plus. Boileau aurait été content.
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