Malwida

L’amie qui ne vous quitte jamais
De
Michel Mollard
Durée : 1H20
Mise en scène
François Michonneau
Avec
Bérengère Dautun, Ilyès Bouyenzar, Benoît Dugas, et la voix de Jean-Claude Drouot.
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Studio Hébertot
78 bis, boulevard des Batignolles
78017
Paris
01 42 93 13 04
Du 29 août au 27 octobre 2024. Jeudi, vendredi et samedi à 19h00. Dimanche à 17h00

Thème

  • La rencontre décisive que fait le jeune et fraîchement agrégé Romain Rolland avec Malwida von Meysenbug, de cinquante ans son aînée. Cette rencontre va bouleverser sa vie. • A partir de leur correspondance de 1500 lettres, nous découvrons une personnalité fascinante et une relation extraordinaire entre une femme d’exception et un grand écrivain et musicien à l’aube d’une renommée internationale.

  • On découvre alors le destin de l’un de ces êtres que l’histoire ne connaît pas, mais qui a été essentiel à l’émergence de grands artistes. Cette Mawilda au destin étonnant a côtoyé Wagner, Listz, Nietzsche, Lou Salomé, excusez du peu… avant d’être l’amie inconditionnelle de Romain Rolland, le révélant à lui-même, bravant la résistance de Gabriel Monod, maître et mentor de ce dernier, pour le conduire vers un destin hors du commun. 

Points forts

  • Une écriture ciselée dans une langue travaillée avec soin. Celle de Michel Mollard possède cette étonnante alchimie qui fait de cette pièce presque un quatuor musical, tant l’écriture se fait partition aussi bien que récit. Vous serez pour ainsi dire porté-e-s par la qualité sonore de ce spectacle et la parfaite concordance des timbres de voix. Vous pourriez fermer les yeux et vous figurer une contrebasse pour Jean-Claude Drouot, une flûte traversière pour Bérengère Dautun, un violoncelle pour Ilyès Bouyenzar et un violon alto pour Benoît Dugas.

  • Une mise en scène classique et discrète, qui accorde toute la place aux interprètes. Le quatuor est dirigé d’une main fine et délicate par François Michonneau qui a su créer une atmosphère feutrée propre aux confidences et à l’intimité. Sa direction d’acteur lui permet de donner à Bérengère Dautun une très belle partition, qu’elle interprète avec sensibilité, économie, retenue et grâce. Le jeune Ilyès Bouyenzar, qu’on découvre tant comme comédien que pianiste (essentiel pour le rôle), imprime avec candeur et idéalisme un Romain Rolland qui, tel un tournesol timide et réservé, saura s’épanouir au rayon du soleil de Malwida von Meysenbug. La présence discrète et sensible de Benoît Dugas accompagne ses camarades dans une élégance de jeu qui fait plaisir à voir. Enfin, il y a la présence - même si elle n’est que sonore - de Jean-Claude Drouot qui, de sa voix puissante, grave et chaude, parfois brisée, irise la pièce de son timbre envoûtant.

  • Notons enfin le très beau travail sur la lumière, avec des clairs obscurs aux teintes de Rembrandt.

Quelques réserves

  •   Emporté par la découverte de ce destin de femme, on n’en a guère trouvé.

Encore un mot...

  • Voilà un très beau spectacle pour inaugurer cette rentrée théâtrale : tout y est est invitation à l’écoute attentive, curieuse, attentionnée. 

  • Venez découvrir ce personnage extraordinaire et (re)découvrir Romain Rolland dans cette relation hors du commun, dans ce qui tient plus du spectacle théâtral que de la biographie, offre une très jolie facture.

  • Le texte de la pièce est publié aux Éditions Le Condottiere.

Une phrase

  • ROMAIN ROLLAND : « Nous avions fait connaissance. Un sourire avait été échangé mais c’était tout. Nous ne nous étions pas encore reconnus.
    MALWIDA VON MEYSENBURG : Mon ami, l’ennui est le contraire de la vie. La vie doit être le but même de la vie. Tout être humain doit viser à faire de sa vie un chef d’œuvre, entendez-vous. »
     

  • MALWIDA VON MEYSENBURG : « J’ai l’amitié active, vous savez.
    ROMAIN ROLLAND : L’amitié “active“ ?
    MALWIDA VON MEYSENBURG : C’est la seule vraie, mais la plus difficile. C’est celle qui consiste à faire du bien à ses amis. Vous me promettez vraiment de tout me dire ?
    ROMAIN ROLLAND : Je vous le promets. - J’avais fait cette étrange promesse, sans bien comprendre à quoi elle m’engageait. 
    MALWIDA VON MEYSENBURG : Peu à peu je me suis attachée à vous. Et vous savez pourquoi ? 
    ROMAIN ROLLAND : Non.
    MALWIDA VON MEYSENBURG : Parce que j’ai compris que vous étiez un créateur. Un créateur à qui le destin a confié une mission : celle d’être un apôtre de la beauté, de la vraie beauté. »

L'auteur

  • Essayiste, réalisateur, éditeur, producteur, Michel Mollard s’investit dans de nombreux projets. En tant qu’auteur, ses ouvrages portent sur la musique (Ni Lang Lang, Ni Glenn Gould - Interpréter la musique), l’histoire (Je suis le chat qui va tout seul – François Raveau),  la Chine (Guiguzi – L’art de la persuasion) et le théâtre (Dernières notes, Malwida). 

  • Son film documentaire, Le retour est le mouvement du Tao – Zhu-Xiao-Mei joue les Variations Goldberg, a été couronné au Festival International du Film sur l’Art de Montréal. 
    Comme producteur, il organise des séries de concerts classiques, notamment au Théâtre des Champs-Élysées, où il s’attache à promouvoir une nouvelle génération de pianistes (Kit Armstrong, Bruce Liu, Francesco Piemontesi...) tout en défendant des artistes patrimoniaux et y montant de grandes œuvres du répertoire. 

  • Il travaille actuellement à l’édition de la monumentale correspondance entre Romain Rolland et l’écrivain André Suarès, demeurée inédite. Malwida est sa seconde pièce de théâtre après Dernières notes qui a reçu en 2023 un accueil élogieux au Studio Hébertot.

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