Mais n’te promène donc pas toute nue et autres Feydeau en poche
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Thème
- Ventroux, député honorable et ambitieux, envisage d’être nommé ministre dans le prochain gouvernement. Très soucieux de sa réputation, il tente de raisonner son épouse qui par ces jours de grosse chaleur d’été se promène en tenue légère au vu et au su de tous, domestiques comme invités.
- Or ce jour-là, monsieur Hochepaix, farouche opposant politique du député lui rend visite…
Points forts
- Des répliques qui font mouche, et la redécouverte de certains monologues peu connus de l’auteur en guise de prologue au spectacle.
- Passer la soirée en compagnie de Feydeau est toujours un régal, surtout quand il écrit ces pièces courtes en un acte, qui sont un concentré d’humour et de rosserie. Sa cible préférée : l’univers de la bourgeoisie triomphante de la fin du XIXe siècle, avec ses petits travers, domestiques insolents, femmes écervelées ou acariâtres, beaux-parents envahissants, notables ridicules… Bref, dans cet univers feutré, rien ni personne n’est épargné.
Quelques réserves
Un certain manque d’excentricité et un grain de folie qui se fait attendre, d’autant que la direction de comédiens reste très sage.
Encore un mot...
La présence des monologues au début du spectacle nous rappelle que l’art du « seul en scène » n’est pas une nouveauté et que les auteurs de l’époque écrivaient déjà des sketches pour les grands comédiens de leur temps. Le spectacle est charmant dans une ambiance années 1950 qui ne nuit pas au propos.
Une phrase
Clarisse :
« Parbleu ! Tu es au frais ici ! Tu ne doutes pas que dehors nous avons au moins 35 ou 36° degrés de latitude ! »
« Tu parles de ma tenue ? Eh bien et la tienne, l’autre jour, au déjeuner sur l’herbe avec Mademoiselle Dieumamour quand tu lui as sucé la nuque ? »
Ventroux [à Hochepaix] :
« Mais nous ne sommes pas à la chambre [des députés] pour que le pays soit tranquille, ce n’est pas pour ça que nous sommes élus. »
« Vous m'avez traité partout de vendu ! de pourri ! de mouchard ! de résidu de la décadence...
Hochepaix :
« ... Ça n'enlève rien à l'estime, croyez-le bien ! »
L'auteur
- Georges Feydeau, grand auteur comique, commença sa carrière d’auteur en s’associant avec Maurice Desvallières. En 1886, il écrit « Tailleur pour dames » qui rencontre un succès fracassant puis, après de nombreuses pièces au succès mitigé, il fait courir le Tout-Paris avec « Monsieur Chasse » suivi du « Dindon », de « La dame de chez Maxim », d’« Occupe-toi d’Amélie »…
- Joué sans interruption depuis en 1921, les plus grands comédiens se sont illustrés dans ses comédies : Robert Hirsch, Jean Piat, Robert Lamoureux, Jean-Paul Belmondo, Pierre Arditi… La Comédie Française s’y montrera brillante dans les années 1960/70 avec des mises en scène de Jacques Charon et Jean Meyer.
- Feydeau reste l’auteur incontesté du boulevard et le maître du « rire à la française ».
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