L’Ours et Une demande en mariage
Dure : 1h15
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Thème
Ce sont deux pièces en un acte, dites aussi « plaisanteries en un acte », écrites en 1888 et 1889. Ce sont donc de brèves comédies, satires de la société, de l’amour, de la fidélité…
- L’ours : Madame Popova refuse de sortir de sa chambre depuis la mort de son mari, par fidélité à sa mémoire. Il n’était pourtant ni fidèle ni attentionné. Un voisin, ancien officier d’artillerie, force sa porte pour se faire rembourser une dette de son mari. Après des propos pleins de colère de l’homme et un refus obstiné de la femme, ils vont se battre en duel, malgré les efforts pacificateurs de son majordome. Mais, coup de théâtre, l’officier tombe amoureux d’une femme qui n’a peur de rien, et les domestiques, appelés à la rescousse, les trouvent dans les bras l’un de l’autre.
- La demande en mariage : Ivan Vassilievitch, voisin de Natalia et de son père, vient demander la main de la jeune fille. Son père, Stepan Stepanovitch est ravi et va chercher sa fille. Mais les trois personnages trouvent des sujets de dispute : le propriétaire d’un pré, la valeur d’un chien de chasse. La demande devrait calmer les esprits, mais la querelle reprend de plus belle, puis elle s’efface devant la nécessité et la joie de se marier.
Points forts
- Le jeu des acteurs est dans l’ensemble remarquable, ils font croire à ces personnages un peu caricaturaux.
- La peinture de l’amour est faite pour sourire, les personnages principaux veulent être aimés, ont peur de ne pas l’être. Et les deux femmes se retrouvent finalement dans les bras de celui qu’elles n’attendaient pas.
- C’est une peinture de la société de petits hoberaux qui vivent dans la campagne profonde, avec leurs querelles de voisinage et leurs entêtements.
- La mise en scène est simple, mais elle rend bien ces demeures du bout du monde où le temps passe lentement, comme dans les grandes pièces de Tchekhov.
Quelques réserves
Peu de points faibles dans ces pièces. J’ai trouvé le jeu d’Ivan Vassilievitch Lomov un peu excessif. Mais il s’agit de farces, et on peut tirer les pièces vers différents types de comiques.
Encore un mot...
C’est un régal, le spectateur est entrainé dans un tourbillon comique. C’est comme un vaudeville bien réglé, mais c’est aussi une satire d’une certaine société de cette fin du XIXème siècle.
Une phrase
L’Ours
Smirnov : « Le duel, c’est ça l’égalité des droits. Là, les deux sexes sont égaux. Je vais la tirer par principe. Mais quelle bonne femme…Je vais planter une balle dans votre tête de pioche…Parole, la première fois de ma vie que j’en vois une comme ça ! »
L'auteur
Anton Tchekhov est un grand écrivain russe. Il est l’auteur de contes et nouvelles, mais il est surtout connu pour ses pièces de théâtre dans lesquelles il développe sa vision sombre de la vie, sa vision critique de la vie de province et sa vision sévère des vocations trompeuses.
Ses principales pièces sont : La Mouette (1896), Oncle Vania (1897), Les trois Sœurs (1901), La Cerisaie (1904). L’Ours et La Demande en Mariage sont de dix à quinze ans antérieures.
Commentaires
Deux petites pièces humoristico-grinçantes, enlevées avec beaucoup d'énergie, on passe une soirée très agréable !
Moi ça m'a plu et étonné qu'on arrive à rentrer dans les histoires avec si peu de distance.
La première pièce prend bien, sur la fin on devine le renversement d'humeur des personnages, l'Ours étant particulièrement crédible dans son changement d'état d'âme.
La seconde est réussie, le mari faisant bien sentir les contradictions entre ses bonnes résolutions et ses convictions, la femme étant tout aussi à l'aise dans l'invective que dans la douceur.
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