Los Guardiola
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Thème
Après une ouverture enlevée, dansée par des espèces de poupées mécaniques assez drôles, le spectacle se décline en sept tableaux dans lesquels se mêlent commedia dell’arte, mime et tango argentin.
Tour à tour, Aller Simple, la Garçonnière, Nuits d’Opéra, Fortune me fut telle un rêve, Trahisons devint ma réalité, Chacun son tango, Traitrise, Rêves et désirs en fumée font naître les nuages, et un final - Qu’est-ce que la vie sinon un songe ? - offrent autant de petites histoires facétieuses, poétiques et stylisées incarnées par le corps à corps, tantôt complice, tantôt combatif mais toujours virtuose, des deux danseurs.
Points forts
On ne peut qu’être conquis par ce couple de danseurs exceptionnels, dont la symbiose décuple la prouesse. On a du mal à détacher son regard du jeu de jambe fluide, à la dextérité absolue de ces experts. L’acrobatique tango sur pointes témoigne du désir des artistes de renouveler et de rajeunir les codes du genre sans en trahir l’esprit, et le mime constant (le rêve avec le mannequin de magasin, notamment) installe la performance dans une tonalité, presque chaplinesque et une matérialité propre à toucher chacun, entre burlesque et tendresse.
Le tableau Chacun son tango est non seulement exceptionnel sur le plan technique, mais l’inversion des assignations de rôles qui renverse avec humour le jeu traditionnel de la séduction est également tout à fait réjouissante.
Quelques réserves
Il demeure néanmoins quelque chose de presque poussiéreux dans l’esthétique de cette pantomime, qu’on aimerait un brin plus audacieuse, plus cruelle ou plus loufoque, plus en phase avec la rumeur du monde. Ou carrément plus nostalgique, plus fidèle aux origines du genre, afin de ne pas oublier que le tango fut, à ses débuts, une danse de mauvais garçons avant d’être une danse populaire.
Ainsi la deuxième saynette, avec sa soubrette évoluant avec un tablier blanc et un plumeau, ne présente rien de réellement neuf. Au point qu’on en vient à se demander s’il fallait vraiment raconter ces histoires, et si la danse ne se suffit pas et ne suffit pas aux spectateurs. • En définitive, s’il s’agit de réinventer une mythologie du Tango, d’autres voies plus surprenantes sont sans doute à explorer.
Encore un mot...
De quelle(s) trahison(s) se paye le renouvellement d’un genre traditionnel ? Telle est la question que pose ce spectacle. Venu de la rue mais triomphant en France dans les salons de la bourgeoisie parisienne à la Belle Époque, le tango s’est transformé sous la pression d’une demande de divertissement exotique ou coquin.
Métamorphosé en danse de salon, ce que le spectacle de Los Guardiola montre à l’envi, il a du même coup perdu son caractère scandaleux, avant de s’imposer comme une production artistique et culturelle de premier ordre, par la grâce d’un Victor Gardel et d’un Astor Piazzola.
L'auteur
Auteurs et interprètes de la totalité de leurs spectacles, Marcelo Guardiola et Giorgia Marchiori assurent depuis vingt ans la notoriété et le renouvellement du tango à travers le monde. Les deux artistes ont de multiples talents : licenciée en Philosophie, formée à la danse classique, Giorgia Marchiori est aussi, chorégraphe, comédienne et Marcelo Guardiola est tout à la fois danseur, comédien et musicien.
Le couple a été lauréat du diplôme d’honneur Nouvelle génération en 2004 à Buenos Aires, et a bénéficié en 2016 du parrainage de l’Académie Nationale de Tango de la république d’Argentine, « en tant qu’artistes qui diffusent la culture du tango argentin au travers de la danse, du mime et des paroles du tango. »
Leur spectacle Los Guardiola Tango Show a été joué pour la première fois en 2016 à Buenos Aires, avant de partir en tournées en Europe, en Russie, au Canada, en Amérique Latine, au Qatar. La version proposée par le Théâtre des Gémeaux parisiens renouvelle un spectacle qui s’est donné un peu partout pendant huit ans.
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Commentaires
Bonjour,
Je vous ecris car je suis restée étonnée de lire que dans ce spectacle "il s’agit de réinventer une mythologie du Tango"...et je me questionne donc sur la faute de communication qui pourrait être à la base. Le titre de ce spectacle est " Los Guardiola - Fantaisie en 7 rêves et demi" et il s'agit exactement de ça. On veut surtout pas parler du tango ou renouveller cet genre et moins encore raccoter son histoire. Je me demande d'où puisse venir cette idée. Le spectacle précédent "la Comédie du Tango" prenait son point de départ de poèmes des chansons de tango. Mais pas ce spectacle. En fait la citation que vous faites de la mythologie du Tango vient d'un article de France info sur le spectacle précédent (La Comédie du Tango) ...
Le tango n'est qu'un moyen comme le mime ou le ballet ou le cirque.
Désolée de ce commentaire mais en tant qu'auteur il me semble correct de dire la mien surtout quand il s'agit de parler du but de ce spectacle ou de "la question qu'il se pose" .
Merci en avance pour la compréhension et pour cet espace de réponse.
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