The Loop
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Thème
Sale affaire : si le maire Mitchell n’a pas « perdu son chat », en revanche son fils Mike - « pas le frigo le plus éclairé du hangar » - est accusé du meurtre d’Angelina Baegel, une proche collaboratrice de son père, et tout l’accable.
Défendu par Justine Beaver, l’avocate véreuse de la famille, Mike va-t-il s’en sortir face aux assauts répétés de Douglas et Carrie, deux flics incorruptibles bien décidés à le faire tomber ?
Or l’inspecteur Douglas, en délicatesse avec sa femme Joy, est adepte de la « théorie du chaos », selon laquelle un battement d’ailes de papillon en Sicile peut provoquer une tempête au Kansas.
De fait, la pièce, en trois volets, met en œuvre cette théorie auprès des quatre protagonistes, qui se trouvent enfermés dans une boucle temporelle aux allures de tempête délirante.
Points forts
Le rythme est ébouriffant : dans un seul et même décor se met en place une boucle temporelle, par laquelle la même scène est rejouée trois fois, avec à chaque fois une petite modification qui perturbe tout. L’auteur et metteur en scène se surpasse pour ne laisser aucun répit, ni à nos yeux ni à nos oreilles. Une redoutable histoire policière obsédante s’abat sur le public, jusqu’à devenir addictive à force de répétition.
La mise en scène, irrésistible, est servie par quatre fantastiques comédiens qui vont habiter la mise en scène et la folie de Robin Goupil, lequel nous avait déjà régalés précédemment de son No Limit. La qualité d’interprétation des quatre comédiens relève de la performance et la mise en scène d’une précision métronomique.
Cette bombe de loufoquerie cultive le génie du quiproquo et un humour décalé, qui éclatent dans des délires dignes d’un Hellzapoppin parmi les plus fous. La pièce est aussi un hommage tout en clins d’oeil au cinéma américain des années 1980 (Retour vers le Futur notamment).
La dernière boucle temporelle est véritablement d’anthologie et à se tordre de rire.
Quelques réserves
Toujours coincé entre deux éclats de rire, on n’a pas eu le temps d’en trouver le moindre.
Encore un mot...
On pourrait voir ce spectacle plusieurs fois qu’on y trouverait toujours quelque chose qui nous a échappé, tant on ne peut tout saisir dans la rumeur folle des rires qui nous entoure. • Rire aux larmes prend tout son sens propre dans ce spectacle, on en a été victime.
Il va falloir vous précipiter sur ce vent de folie qui s’est emparé du festival d’Avignon avant de s’abattre sur le théâtre des Béliers parisien. A voir et revoir sans modération.
Une phrase
Douglas [qui accuse Mike d’avoir roulé sur un chien] : « Tu m’expliques pourquoi tu t’es tapé le chien de Mc Kenzie ? »
Mike : « J’avais 16 ans, j’étais curieux ! »Justine Beaver [tentant de corrompre l’inspecteur] : « Les épinards, c’est meilleur avec du beurre… »
Douglas : « J’ai du cholestérol… »
L'auteur
- Après une formation aux Cours Florent puis à l’ESCA, Robin Goupil travaille d’abord sous la direction de Hervé van der Meulen, Philippe Calvario ou encore Cécile Tournesol, avant de rentrer comme Académicien à la Comédie-Française où il joue sous la direction de Ivo van Hove, Robert Carsen, Alain Françon, Lars Noren, Isabelle Nanty, Clément Hervieu Léger, ou encore Katharina Talbach.
- Il rejoint ensuite la compagnie du Royal velours et son metteur en scène Hugues Duchêne dans Je m’en vais mais l’Etat demeure en 2018.
- Goupil collabore aussi avec la Philharmonie et Mirabelle Ordinaire en 2019. Par ailleurs il écrit et met en scène No limit, qui a été joué au festival d’Avignon et a déjà remporté un immense succès.
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