
L’Intruse et Les Aveugles
L’Intruse : 0h50
Les Aveugles : 1h
(avec un entracte)
Infos & réservation
Thème
Le spectacle réunit deux pièces :
L’Intruse : une famille est réunie chez elle. Dans une chambre voisine, la jeune mère, dort après avoir accouché d’un enfant qui n’a pas encore poussé un cri (« on dirait un enfant de cire. »)
Les membres de la famille échangent sur le silence qu’il faut préserver, pendant que l’aïeul parle d’une présence inquiétante et tandis que l’on continue à la contredire, l’Intruse approche.- Les Aveugles : sur une île, sous les étoiles, douze aveugles (six hommes et six femmes) sont assis et attendent le guide, le seul voyant du groupe. Submergés par la perte de leurs repères, ils et elles s’interrogent. L’attente fait naître l’inquiétude, et développe leur attention sur le moindre son perçu dans les arbres ou plus loin dans le ciel, sur le moindre frôlement d’une main.
Points forts
Pour : on appréciera la radicalité du texte et la mise en scène formelle de Tommy Milliot.
La mort, terriblement présente, semble roder partout. Les comédiens sont d’une retenue exemplaire (l’auteur voulait que ses pièces soient interprétées par des marionnettes pour éviter tout effet indésirable). Les scènes sont composées comme des tableaux immobiles, magnifiquement graphiques.
On est saisi par le côté hypnotique de chaque pièce, la densité des dialogues, l’intensité de l’ensemble.
Quelques réserves
Contre : tout est sombre et lugubre, statique et pesant. Le texte est statufié dans l’attente d’un trépas collectif qui semble inexorable. Certes, c’est un raccourci saisissant de la condition humaine mais la radicalité du propos, des décors et de la mise en scène en font un spectacle mortifère et ennuyeux.
Ceux qui se souviennent, il y a une dizaine d’années, de la mise en scène de Daniel Jeanneteau au Centquatre, qui mêlait acteurs et spectateurs dans une même aventure spatiale et audacieuse, regretteront sa délicatesse.
Encore un mot...
Ce sont deux pièces de jeunesse écrites en 1890, et qui affirment la rupture opérée par Maurice Maeterlinck avec le naturalisme et les canons du conformisme théâtral de son époque.
En 1901, ces deux pièces sont éditées avec Les Sept Princesses, formant une petite trilogie de la mort.
Une phrase
- « Il doit y avoir quelqu’un dans le jardin : les rossignols se sont tus tout à coup. » (L’Intruse)
- « Je crois qu’il y a des étoiles : je les entends. » (Les Aveugles)
L'auteur
Poète et essayiste, l’écrivain flamand Maurice Maeterlinck est l’auteur d’une quinzaine de pièces, et a obtenu le prix Nobel de littérature en 1911.
Né à Gand en 1862, Maeterlinck débute par des poésies symbolistes. Il évoque dans son théâtre (dès sa première pièce, La Princesse Maleine, en 1889) des états d’âme mystérieux, en proie à la hantise de forces obscures et malveillantes.
En 1905, il écrit L’Oiseau bleu, pièce qui connaît un succès international .
Après sa carrière de dramaturge, Maeterlinck rédige des essais dans lesquels il part à la découverte philosophique du monde végétal…Après de nombreux voyages, il s’installe définitivement avec son épouse à Orlamonde, palais qu’il a conçu lui-même à Nice, et où il meurt le 6 mai 1949.
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