Face aux murs

Une invitation à franchir les murs
De
Damien Droin
Mise en scène
Damien Droin
Avec
Tristan Etienne, Maël Thierry, Hugo Couturier ou Damien Droin, Louise Aussibal ou Hélène Leblanc, Aris Colangelo ou Diogo Farias Dos Santos, Carl Rom Colthoff.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

La Scala
13, boulevard de Strasbourg
75010
Paris
Jusqu’au 30 mars 2025. Mardi à samedi à 19h. Dimanche 15h
5 au 27 juillet 2025 à La Scala Provence, Festival d’Avignon.

Thème

  • Le monde est mouvant et instable, traversé de clarté, d’obscurité et de brouillard. Evoluant au cœur d’une sorte d’échafaudage de métal et de plexiglas et entourés de deux trampolines, six personnages – et il importe assez peu qu’il y ait là une femme et cinq hommes - évoquent des interactions humaines faites d’immobilité et de mouvement, d’envols et de chutes, de vertige et d’équilibre. 

  • Statufiés ou dynamiques, solides et fragiles à la fois, les corps semblent se désarticuler dans le vol avant de se réassembler dans la réception pour, toujours, retomber sur leurs pieds… face au mur.

Points forts

  • La scénographie fait du mur, pris d’assaut, survolé, à la fois frontière et tremplin, une puissance autonome qui ordonne articule très concrètement une symétrie fascinante.

  • Très étudié, l’éclairage donne tout son sens au mot « valeur » quand il est utilisé par les peintres et détoure les silhouettes solitaires qui se noient dans la fumée.

  • Loin de l’apparat circassien, les costumes sont sobres, urbains. Manteaux, gilet de costumes trois pièces, chemise, jean et ceinture, créent des scènes parfaitement improbables telle celle de l’acrobate qui enlève son manteau en plein vol.

  • Le pouvoir hypnotique de la danse finale dessine dans l’espace du mur et des trampolines une sorte de cascade humaine, vibrante et lumineuse. Et cette danse des corps tour à tour pesants et légers, combattants ou joueurs, dessine un espace à la fois intime et partagé. 

  • La dynamique ne vaut que dans la rencontre, le partage, l’incommensurable confiance qu’il faut avoir dans la vigilance et l’attention de l’autre pour se livrer à de telles chutes, qui sont autant d’abandons à soi et aux autres, à la fraternité humaine. 

  • C’est pourquoi sans doute le spectateur est touché très profondément comme vivant non pas un moment de divertissement mais une expérience métaphysique unique et pourtant partagée.

Quelques réserves

  • Un démarrage un peu lent peut-être. Les ombres évoluant lentement derrière le drap blanc créent une sorte de frustration inquiète, mais qui a le mérite de placer le spectateur dans une attente et une concentration qui le préparent à ce qui suit. 

Encore un mot...

  • Ce spectacle témoigne de l’incroyable inventivité du “nouveau cirque“ qui, non content de faire assaut de virtuosité, sait s’arracher au cercle vertueux de la prouesse pour livrer un propos. 

  • Ici l’évocation est particulièrement profonde et émouvante parce qu’elle nous parle de la multiplicité des murs qui nous séparent, nous enferment, nous protègent, que nous ne voyons pas toujours, et que nous pouvons peut-être franchir, ensemble. Et aussi de la fragilité de vies humaines menacées par le déséquilibre et la chute, mais sauvées par la force du groupe. 

L'auteur

• Subventionnée par le ministère de la Culture, le département du Var, la métropole TPM et la Ville de Toulon, la compagnie toulonnaise HORS SURFACE illustre et défend depuis 2010 un cirque nouveau et acrobatique qui fait toute sa place aux imaginaires et à la poésie. 

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