Notre recommandation
3/5
Infos & réservation
Ateliers Berthier
1 rue André Suarès
75017
Paris
01 44 85 40 40
ATTENTION: dernière représentation, le 27 juin
Vu
par Culture-Tops
Retrouver également les chroniques Toujours à l'affiche dans cette même rubrique
Thème
Liliom est un vaurien qui sait charmer les femmes. A la lisière de la société et de la ville, là où il n’y a guère d’espoir et que des gens ordinaires, une jeune « bonne » abandonne tout pour vivre auprès de cet homme. Mais Liliom est désinvolte, paresseux et joueur. Il lui échappe, la bat aussi. Seule l’annonce d’un bébé à venir apparaîtra comme une promesse de changement…En vain ! A la recherche d’argent facile pour construire une vie rêvée ailleurs, Liliom est entrainé dans un casse au cours duquel il se fait prendre. Et c’est la mort qui l’attend en guise de départ pour un nouveau monde.
Points forts
Les acteurs donnent par touches successives corps et âmes aux personnages de la pièce. C’est un Liliom poète et fragile qu’interprète Julien Bouanich. Il traduit fort bien la fuite en avant et le peu de consistance d’un personnage qui ne sait pas où il va. Clara Mayer incarne une Julie fragile et déterminée, elle s'efface au fil du temps passant d’une violence frustre à une résistance résignée. Amandine Calsat, à ses côtés, a tous les attributs de la jeune femme ordinaire, son contentement naïf est réjouissant.
- Les personnages secondaires ont un côté décalé : des anges détectives, un surprenant photographe. Un côté burlesque que l’on peut apprécier!
- Le décor de fête foraine avec en son centre une vaste piste d’auto-tamponneuses, ses néons et le vrombissement des voitures est de prime abord dérangeant et agressif. Il est pourtant judicieusement utilisé dans le déroulement de la pièce.
Quelques réserves
L’absence de vocabulaire, l’incapacité des personnages à exprimer leurs émotions est source de violence. Si le texte de la pièce retraduit bien par là la réalité de la misère humaine, la vulgarité répétitive des échanges et les silences sont un peu pesants pour le spectateur! Même Dieu n’a pas grand-chose à raconter...
- La présentation des sept tableaux qui composent la pièce est un peu « kitsch », tout comme la participation des musiciens qui interviennent de temps à autres.
Encore un mot...
Une femme amoureuse qui aime l’homme qui la bat et qui le défend au point de nier sa douleur. Aucune indignation, aucune compassion ne prend place face à cette réalité qui, depuis la nuit des temps, semble incontournable, car, comme toujours, la vie s’immisce, rebondit et l’emporte !
Une phrase
"Comment c'est possible de recevoir un coup qui résonne si fort et qui ne fasse pas mal ?"
L'auteur
Ferenc Molnàr est un écrivain hongrois né à Budapest en 1878. Journaliste, il est correspondant de guerre durant la première guerre mondiale et émigre aux Etats-Unis lors de la seconde pour fuir les persécutions contre les juifs. Il y mourra en 1952. Ferenc Molnàr est l’auteur de nouvelles, de romans et d’une quarantaine de pièces de théâtre. Son œuvre n’est pas intégralement traduite en français. Nombre de ses écrits ont été adaptés au cinéma : les « Garçons de la Rue Paul » et « Liliom » sont les plus connus.
Tweet
Il faut s'accrocher, mais il y a quelque chose...
Ajouter un commentaire