L’homme qui rit

Hugo dans le texte, pour découvrir l’un des chefs-d’œuvre de notre littérature
De
Victor Hugo
Adaptation : Geneviève de Kermabon
Mise en scène
Geneviève de Kermabon
Avec
Geneviève de Kermabon
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 21
Du 2 septembre au 4 novembre, tous les lundis à 21 h

Thème

  • L’homme qui rit est une œuvre difficile à résumer – et plus encore à adapter – tant l’ambition de Victor Hugo a dépassé le projet initial – un roman sur l’aristocratie – pour devenir un roman philosophique, historique et poétique.
  • Essayons néanmoins, sans trop de risque de divulgâcher, car le génie du roman ne se limite pas aux rebondissements de l’histoire et vaut plus encore par les thématiques abordées, la puissance et le souffle avec lesquelles elles sont traitées.
  • Gwynplaine est un jeune garçon qui a été volontairement défiguré puis abandonné par ses tortionnaires sur le littoral anglais, en pleine tempête de neige. Il sauve et recueille un bébé aveugle, Déa. Il est recueilli à son tour par Ursus et son loup, Homo.
  • Quinze ans plus tard, Gwynplaine et Déa jouent dans le spectacle monté par Ursus, qui connaît un succès remarquable à Londres. Après mouts péripéties, Gwynplaine est reconnu comme le fils naturel et l’héritier de lord Linnaeus Clancharlie. Mais il renonce finalement à la pairie et retourne vivre auprès d’Ursus et de Déa.

Points forts

  • L’œuvre pléthorique hugolienne ne compte que neuf romans – soit beaucoup moins que de pièces de théâtre ou de recueils de poésie – mais ce sont autant de chefs-d’œuvre. L’homme qui rit, publié en 1869 est l’avant-dernier. 
  • Le roman est difficile à cerner, l’auteur ayant modifié son projet en cours de route, intégrant un plaidoyer politique, de longues digressions sur différents sujets et des personnages fantasmagoriques et monstrueux. Tout cela a déconcerté ses lecteurs, de sorte que le livre fut un échec commercial.
  • Il fallait donc à Geneviève de Kermabon une grande ambition, une excellente connaissance de l’univers hugolien et un grand talent de comédienne pour se lancer dans ce projet difficile et un peu fou. Le pari est à moitié tenu - on verra pourquoi ci-dessous.
  • Elle réussit à restituer au théâtre ce récit vivant, simple et direct, avec une authenticité passionnée. Ses allers retours entre récit et incarnation rendent un brillant hommage à cette histoire aux dimensions multiples. Se mettant elle-même en scène avec une économie de gestes et de moyens, elle parvient à faire vivre pleinement le texte, et fait montre de beaucoup d’inventivité. Elle est bien aidée par une partition musicale omniprésente et qui, sans être pesante, souligne justement les changements d’ambiance et d’époque.

Quelques réserves

  • Choisir quels extraits piochés dans ce livre de 800 pages qui part dans tous les sens est une vraie gageure. Genenviève de Kermabon a pris le parti de raconter essentiellement l’histoire de Gwynplaine. 
  • C’est un choix tout à fait compréhensible, mais qui rend difficile la compréhension de l’histoire. Du coup, on a du mal à suivre son évolution et à faire le lien entre les différents extraits. Heureusement, la beauté de la langue nous emporte.

Encore un mot...

  • Le handicap, la différence, la place de l’autre, l’inclusion : autant de thématiques développées dans le livre qui, sans être nommées, entrent en résonance avec notre époque. Victor Hugo, réputé pour son humanisme, réveille nos consciences en nous confrontant à nos propres démons.

Une phrase

  • « “Comprachicos“ signifie “achète petits“. Les comprachicos faisaient le commerce des enfants. Ils en achetaient et ils les vendaient. Et que faisaient-ils de ces enfants
    Des monstres. Pourquoi des monstres ? Pour rire. Le peuple a besoin de rire ; les rois aussi. »
  • « Je suis un monstre ? Non, je suis le peuple. Je suis l’Homme Qui Rit
    Qui rit de quoi ? De vous. De lui. De tout : je pleure. »

L'auteur

  • Victor Hugo … On a déjà tout dit sur cet écrivain que l’on surnomma “l’Homme-océan” ou “l’Homme-siècle”, tant il a marqué son époque avec une œuvre hors norme, composée de romans (les plus connus et universels, mais en nombre réduit), ses tragédies et ses poésies, mais aussi des discours politiques, des récits de voyage, des recueils  de note, des mémoires, des commentaires littéraires et une abondante correspondance, sans oublier plusieurs milliers de dessins.
  • Il naît à Besançon en 1802 et meurt à paris en 1885. Il occupe une place majeure dans l’histoire des Lettres françaises, mais fut aussi une personnalité politique de quelque importance, passée du monarchisme au républicanisme, et un intellectuel engagé.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche

Théâtre
CONTRE
De
Constance Meyer, Agathe Peyrard et Sébastien Pouderoux