L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt

Un hommage au théâtre et à sa plus étincelante icône
De
Géraldine Martineau
Mise en scène
Géraldine Martineau
Avec
Avec Estelle Meyer, Marie-Christine Letort, Isabelle Gardien, Blanche Leleu, Priscilla Bescond, Adrien Melin, Sylvain Dieuaide, Antoine Cholet, Florence Hennequin, Bastien Dollinger
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre du Palais-Royal
38, rue de Montpensier
75001
Paris
01 42 97 40 00
Du 27 août au 31 décembre 2024, du mardi au samedi à 20h30 jusqu’au 6 octobre. Puis en alternance avec la pièce Edmond à partir du 8 octobre.

Thème

  • Sarah Bernhardt, sa vie, son œuvre … Les deux se confondent dans cette évocation proposée sous les ors du Palais-Royal. Il fallait bien ce magnifique écrin pour rendre hommage à cette grande Dame aussi insatiable qu’extravagante, qui a marqué son époque de son empreinte indélébile.

  • De sa jeunesse et ses relations tendues avec sa courtisane de mère et avec ses sœurs jusqu’à sa mort en 1923, la pièce retrace les principaux épisodes de sa vie, qui l’aura vu conquérir Paris puis l’Amérique et la Russie, jouer pour les soldats sur le front lors de la première guerre mondiale tout en interprétant les personnages les plus divers.

  • Celle que Victor Hugo appelait « la Voix d’or » connut un destin exceptionnel, en s’imposant comme la plus grande comédienne de son époque mais aussi comme une femme libre et indépendante, l’une des rares propriétaires de son théâtre.

Points forts

  • L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt est le parfait spectacle de rentrée : une histoire de star et de théâtre, joyeux et enlevé, sans prise de tête, dans un lieu magnifique.

  • Tout le monde connaît Sarah Bernhardt, mais la pièce en révèle le fil conducteur et les extravagances : sa vie et sa carrière se sont construites pour acquérir la richesse, synonyme de liberté, afin de pouvoir sans jamais sacrifier à ses envies, ses projets les plus fous, dans une société patriarcale qui ne lui a fait aucun cadeau.

  • En une série de tableaux façon music hall, la pièce déploie un dispositif parfait pour l’évocation du mythe :

    • un portrait fidèle de ce « monstre sacré », expression inventée pour elle par Jean Cocteau ;

    • dix actrices et acteurs campant pas moins de 35 personnages !

    • une mise en scène intense et fluide qui privilégie le mouvement et la démultiplication des scènes.

  • Estelle Meyer est épatante dans le rôle de Sarah Bernhardt, boulimique de vie et de théâtre : vivre pour jouer, pour exister, en tant qu’artiste et que femme, avec une envie et une exubérance insatiableq. Elle joue, elle chante, bien épaulée par une petite troupe tout à fait homogène. Elle est aussi à l’aise dans le registre de la tragédie que dans celui de la comédie avec une très belle sensibilité. Elle ne tombe jamais dans la caricature, mais joue parfaitement des nuances propres aux différentes situations.

Quelques réserves

  • On aurait pu espérer un texte qui lui rende hommage en choisissant de délaisser l’anecdote pour mettre en lumière ses engagements, ses valeurs, son style … ou en faisant la part belle à quelques grands monologues (comme à la fin de la pièce à propos du féminisme).

  • Même si la mis en scène est tonique, on aurait aimé, à l’image de l’excentricité et des extravagances de Sarah Bernhardt, un mise en scène un peu plus folle par moments.

Encore un mot...

  • Si vous êtes un spectateur averti, vous avez sûrement vu une pièce signée Sébastien Azzopardi, auteur, metteur en scène, comédien … et directeur du Théâtre du Palais-Royal qui accueille ce spectacle. 

  • Or il se trouve qu’Azzopardi est également l’arrière-petit-fils de Sarah par sa mère. Autant dire que ce sujet le « touche au plus profond de son cœur », comme il le dit lui-même.

Une phrase

  • -  La mère de Sarah : « Quand on est une femme, on est une bonne comme vous, une courtisane comme moi, ou bien on se marie ! »
    - Sarah : « Moi, je veux être libre ! »
    - Sa mère : « Tu ne seras jamais libre : c’est l’argent qui rend libre et ce sont les hommes qui ont l’argent. »
    - Sarah : « … Alors, je voudrais être un homme. »
    […] 

  • Sarah : « J’ai décidé que rien ne me serait désormais impossible, que malgré les obstacles et les interdits, je réussirai quand même.»

L'auteur

  • Géraldine Martineau est comédienne au théâtre (une trentaine de pièces dans un registre très éclectique) et au cinéma (des apparitions régulières pour de nombreux réalisateurs).

  • En parallèle de son activité d’actrice, elle fonde en 2010 sa propre compagnie, Atypiques Utopies, pour mettre en scène des auteurs classiques ainsi que ses propres créations.

  • Elle intègre La Comédie française (comme Sarah Bernhardt) en 2020 en tant que pensionnaire et metteuse en scène.

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