Les Raisins de la Colère
Direction musicale: Jean- Jacques Milteau
Chansons ( écriture et composition) Claire Nivard, Glenn Arzel
Durée : 1h20
Infos & réservation
Thème
La tempête de sable a griffé, balayé la plaine et jeté les petits métayers de l’Oklahoma ( les Okies) sur les chemins de l’ exode. Survient la crise économique de 1929 et la Grande Dépression, et voici la famille Joad expulsée à son tour de sa ferme, qui fuit vers la Californie, ce pays de cocagne, où les oranges roulent dans les vergers en fleurs.
Tom Joad est le fils, le mauvais garçon, qui vient de sortir de prison. Sur la route 66, il se lie d’amitié avec Jim Casy, un ancien pasteur que la foi a déserté. Tout le pays se déplace dit Tom, des millions de pauvres sur les routes, tenaillés par la faim, le froid, le désespoir. • « Marche ou crève » : c’est d’ abord le tour des vieux, le grand-père, puis si près du but, la grand-mère s’éteint à son tour.
Mais arrivés en Californie, point de salut non plus : la piétaille quémande un petit job mais les travailleurs sont trop nombreux, alors les grands propriétaires imposent leur loi (salaires bas et mépris de classe). Quant à la police, elle matraque les immigrants, détruit leurs campements, car « ils sont sont aussi dangereux que ces salauds de nègres dans le sud. »
Fin des illusions donc, mais comment s’ en sortir ? Une recette : faire corps avec sa communauté, protéger sa famille. Tenter de rester un être humain dans un système capitaliste qui vous broie.
Points forts
La langue de Steinbeck évidemment : âpre, rauque, puissante, portée par un comédien formidablement habité, Xavier Simonin. Il campe un Tom Joad toujours sur le fil du rasoir, entre violence et désespoir, un type paumé qui tonne contre le destin ou virevolte sur un air de country.
Un trio de musiciens de talent qui nous embarquent dans ce road movie haletant et créent un véritable décor sonore. Atmosphère musicale inspirée des folksongs américaines des années 1920- 1930, de l’Old-time music, des Protest songs (Pete Seeger, Woodie Guthrie) où « dans l’âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et annoncent les vendanges prochaines. »
Mention particulière à Glenn Arzel et Claire Nivard pour leurs compositions originales, sous la houlette de Jean- Jacques Milteau.
Quelques réserves
- Difficile d’en voir, d’autant qu’après la représentation de ce soir-là, les musiciens ont fait un bœuf très sympa dans le hall du théâtre !
Encore un mot...
- Une adaptation, qui relève du marathon : trois ans de discussions pour obtenir les droits d’adaptation du roman sur une scène française. Il est vrai que le livre, publié en 1939 et adapté au cinéma l’année suivante par John Ford, avec Henry Fonda dans le rôle de Tom Joad, était sacralisé par les ayants droits.
Une phrase
Tom Joad : « Les propriétaires venaient sur leurs terres, ou plutôt les représentants des propriétaires. Ils arrivaient dans des voitures fermées et de l’ intérieur, ils parlaient par les portières. Les femmes et les enfants écoutaient leurs hommes parler aux propriétaires. »
« Le système de métayage a fait son temps. Un homme avec un tracteur peut prendre la place de douze à quinze familles. »
L'auteur
John Ernst Steinbeck est né en 1902 à Salinas au Texas, et mort en 1968 à New York. Il a publié 27 livres dont 16 romans. Parmi les titres les plus célèbres : Des souris et des hommes et Le Poney rouge en 1937, A l’Est d’Eden (1952).
- Son chef d'œuvre est cependant Les raisins de la colère (1939), un prix Pulitzer qui s’est vendu à 14 millions d’exemplaires. Son œuvre a valu à J. Steinbeck le prix Nobel de littérature en 1962.
Ajouter un commentaire