Les plaideurs
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Thème
Léandre et Isabelle s’aiment mais leurs pères respectifs leur compliquent la vie. Perrin Dandin, le père de Léandre, est magistrat et n’a qu’une obsession : juger. Il en perd la raison et passerait sa vie aux audiences, de jour comme de nuit, si son fils ne l’enfermait chez lui pour l’en empêcher, sous la surveillance du portier Petit-Jean, un bon Picard un brin roublard.
Chicaneau, père d’Isabelle, n’est guère mieux loti : avocat procédurier, il ne pense, lui, qu’à plaider. Il cloître sa fille qu’il n’a pas les moyens de doter et de marier, ruiné qu’il est par tous ses procès.
Heureusement, l’Intimé, secrétaire de Perrin Dandin, a plus d’un tour dans son sac pour se jouer des lubies des pères et aider les amoureux à se marier. Lorsque la comtesse de Pimbesche – une autre procédurière chevronnée – et Chicaneau décident l'un et l'autre de se poursuivre en justice après une querelle, c’est l’occasion rêvée de faire signer des papiers à l'avocat, à son insu…
Points forts
- Aux alexandrins perlés de Racine se greffent des interludes chantés et chorégraphiés, composés par Djahîz Gil, pour le plus grand plaisir du spectateur. Ils ajoutent au ridicule des personnages : petits pas de deux entre l’avocat Chicaneau et la comtesse de Pimbesche, ballet de magistrats masqués qui ouvre le procès final, celui du chien…
- L’interprétation est remarquable, en particulier celle du juge (Philippe Catoire), clownesque, et de l'avocat (Vincent Violette), aux allures de croque-mort.
- Décors, costumes et mise en scène nous replongent en enfance, nous sommes au Guignol, c'est régressif et burlesque.
- Cette caricature des procéduriers de tous poils nous parle encore aujourd’hui…
Quelques réserves
Le jargon juridique – qui ajoutait sûrement au comique au XVIIe - n’est plus vraiment le même aujourd’hui.
Encore un mot...
La gaieté et la légèreté de la pièce font un bien fou !
Une phrase
"Vivre sans plaider, est-ce contentement ?"
L'auteur
Si Jean Racine (1639-1699) est célèbre pour ses tragédies, étudiées dans les collèges et lycées, on connaît moins la pièce des Plaideurs, son unique comédie. Dans cette farce, crée en 1668 (un an après Andromaque et juste avant Britannicus), le dramaturge se « paye la tête » des magistrats, avocats et procéduriers de son époque. Cette pièce s’inspire des Guêpes, d’Aristophane qui se moquait alors des magistrats athéniens, et sans nul doute aussi de figures du monde judiciaires connues de l’époque de Racine. Enfin, source d’inspiration plus personnelle : un procès compliqué - une histoire d’argent - que Racine perdit et auquel il dit n’avoir rien compris, tout comme ses juges...
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