Les petits chevaux. Une histoire d’enfants des Lebensborn

Avant que les derniers témoins ne disparaissent…
De
Séverine Cojannot, Camille Laplanche, Mathieu Niango, Jeanne Signé
Durée : 1h25
Mise en scène
Jeanne Signé
Avec
Florence Cabaret, Séverine Cojannot, Nadine Darmon et Samuel Debure.
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de La Reine Blanche
2 bis passage Ruelle
75018
Paris
01 40 05 06 96
Du 10 Février au 9 mars 2024 à 19h
En tournée : Festival Toutes Nos Vix, Théâtre de la Garenne-Colombes, La Merise de Trappes …..

Thème

  • Les Lebensborn, pouponnières destinées à reproduire la race aryenne, ont été créés le 12 décembre 1935 dans le cadre de la politique nataliste, à l’initiative du chef suprême des SS, Heinrich Himmler. `
  • Ces établissements étaient des maternités où des femmes donnaient naissance à des enfants considérés comme « parfaits », car de pure race aryenne selon les critères de l'idéologie nazie. Les pères étaient des SS ou des soldats allemands. Au total, on estime que 20 000 enfants seraient issus de ces dispositifs.
  • Largement méconnus, les Lebensborn sont pourtant l’une des deux faces de la politique eugéniste et raciste du Troisième Reich : d’un côté l’extermination des races dites inférieures et nuisibles, avec notamment la Shoah ; de l’autre l’expansion de la race dite supérieure.

Points forts

  • L’idée de cette pièce est venue quand les co-autrices ont appris que la mère de l’une d’entre elles était née dans une maternité nazie : il devenait d’autant plus urgent de raconter cette incroyable histoire que les derniers enfants issus de Lebensborn avoisinent aujourd’hui les 80 ans !
  • En s’appuyant sur les rares travaux d’historiens et sur les témoignages directs d’enfants ou petits-enfants, c’est l’incroyable destin de ces innocents, oubliés du récit collectif, qui est ici raconté.
  • La pièce explore les conséquences du fanatisme, du racisme de l’antisémitisme ainsi que les dérives de l’eugénisme. Elle met aussi en avant le rôle des familles françaises qui, au lendemain de la guerre, ont accueilli ces « enfants de l’ennemi », faisant preuve d’un esprit de fraternité tout particulièrement sensible en cette période de crispation identitaire.
  • La pièce pose bien sûr la question de l’identité : « Qui suis-je » face à une telle hérédité ? Comment vivre avec un tel passé ? Les petits chevaux aborde aussi la question du rapatriement des victimes de guerre, ainsi que la place des femmes et plus largement celui du corps des femmes comme enjeu de pouvoir dans les guerres, sans oublier les traumatismes d‘enfants ballotés entre abandon et adoption.

Quelques réserves

Aucune et l’on recommande à ceux qui assisterons à l’une des représentations de rester pour le débat avec les auteurs pour en apprendre plus.

Encore un mot...

  • Dans les années 2000, Violette apprend que sa mère Hortense a été adoptée.
    Si la question des origines est un tabou pour Hortense, elle constitue une clé de compréhension fondamentale pour sa fille Violaine, certaine que le passé éclaire le présent. 
  • Sous l’impulsion de Violaine s’ouvre alors une enquête captivante qui mettra la mère et la fille face aux Lebensborn, une institution assez méconnue de l’Histoire. Leur quête de vérité les emmènera jusqu’en Allemagne pour rencontrer un autre enfant des Lebensborn, ainsi qu’une demi-sœur Allemande née du même père ancien nazi.
  • A travers les destins croisés de quatre personnages, la pièce questionne le rapport intime à l’identité, à la famille et à l’hérédité, chacun apportant à l’autre ce qui lui manque pour se reconstruire.

Une phrase

  • « Depuis que je sais qu'on est montés dans tous ces trains, j'ai l'impression de ne plus pouvoir en descendre » […] « On dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs, elle est surtout écrite par les adultes. » [Hortense, Fernand).
  • « Vous ne vous marierez pas toutes, mais vous pouvez toutes être mères…»

(Paula Siber, chargée de la “question féminine“ auprès du ministère de l’Intérieur du IIIe Reich).

L'auteur

  • Séverine Cojannot, Camille Laplanche, Mathieu Niango et Jeanne Signé ont débuté le travail sur les Lebensborn en se documentant sur les Lebensborn dès 2019. 
  • Leur travail résulte de multiples rencontres, lectures, résidences et d’une collaboration avec les comédien-ne-s de la Compagnie pARTage à laquelle appartient Séverine Cojannot.

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