Les pâtes à l’ail
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Thème
Ils se connaissent depuis 60 ans. Ils sont inséparables, amis, complices, et se voient une fois par mois. En bons Italiens qui se respectent, c’est autour de « pâtes à l’ail », dîner au menu invariable célébrant un rituel immuable.
Ils se disent tout, depuis toujours, mais ce soir, l’un a une nouvelle qui va tout bouleverser et demander une preuve d’amitié aux conséquences irrémédiables.
Points forts
Il y a la force et le rythme de l’écriture des trois auteurs qui, sur un sujet aussi sensible que abordé ici, réussissent à écrire une comédie dans laquelle le rire est employé comme l’arme de réflexion massive en soulevant un problème de société majeur sans jamais céder au pathos de la situation.
La complicité des trois compères (les deux comédiens et leur metteur en scène) est un régal :
la direction d’acteur de Jean-Carol Larrivé, toute en subtilité, sait se faire aussi discrète qu’efficace.
l’interprétation sobre, sincère et attachante de Bruno Gaccio et Philippe Giangeco emporte la salle du lever de rideau jusqu’au dénouement. On est heureux de redécouvrir le talent de ces deux comédiens formidables et généreux.
C’est dans un décor chaleureux que l’on entre dans le spectacle, comme si on était chez soi. Ce qui arrive sur le plateau nous arrive à nous aussi et notre empathie est immédiate.
On est touché et c’est bon.
Quelques réserves
Aucune réserve.
Encore un mot...
Quand une salle est enthousiaste au point de battre des mains pendant dix minutes de rappel, c’est la marque d’un spectacle populaire de qualité, dans le meilleur sens du terme.
Sous le manteau de la comédie se dissimule cependant un sujet de société bouleversant autant que brûlant, abordé avec tendresse, pudeur. Que faire, que dire ? Les petits secrets, les gros mensonges, ceux faits par amitié sont-ils de mise ? L’amour de l’autre doit-il l’emporter sur tout ?
Ce pari d’une comédie protéiforme sur le courage et le don de soi est une réussite, dans une toute nouvelle salle, dont la récente ouverture est un bon signe pour la santé et la vivacité du théâtre.
Ce spectacle nous rappelle ce mot de Beaumarchais quand il disait « Je me presse de rire de tout plutôt que d’en pleurer. »
Surtout ne le manquez pas. Merci à eux.
Une phrase
« On mange des pâtes, on boit un coup de Barolo et au café… je te tue, et je rentre chez moi ? »
« Tu vas te barrer avec toute mon enfance ? »
L'auteur
• Bruno Gaccio, révélé par « Le Petit Théâtre de Bouvard » à la télévision, ce comédien est aussi l’auteur de quatre pièces de théâtre, de nombreux sketches, l’une des grandes plumes de feu « Les guignols de l’info » (Canal Plus époque pré-Bolloré). Ecrivain à ses heures perdues, il renoue avec les planches vingt ans après, pour notre plus grand bonheur.
• Philippe Giangreco : Comédien et auteur de la série-culte H, réalisateur, producteur, ce touche à tout de génie est aussi l’ami d’enfance de Bruno Gaccio ; leurs retrouvailles sur les planches est un joli cadeau fait aux spectateurs
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