Les moments doux

Comment en arrive-t-on à utiliser la violence ?
De
Elise Chatauret et Thomas Pondevie
Durée : 1 h 25
Mise en scène
Elise Chatauret
Avec
François Clavier, Solenne Keravis, Samantha Le Bas, Manu Matte, Julie Moulier et Charles Zévaco

Durée : 1 h 25  

Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Théâtre du Rond-Point
2bis, avenue Franklin D. Roosevelt
750058
Paris
01 44 95 98 21
Du 19 au 30 mars 2025. Mardi au vendredi à 19 heures 30. Samedi à 18 heures 30. Dimanche 30 mars à 15 heures 30 (relâche les 23 et 24 mars)

Thème

  • Le point de départ de cette création découle d’un fait divers survenu il y a quelques années : deux directeurs d’Air France, qui venaient d’annoncer un licenciement massif, ont été méchamment pris à partie par les employés, qui leur ont arraché leurs chemises. 

  • Ce déchaînement de violence a intrigué nos auteurs, qui nous offrent ici leurs réflexions sur le sujet. On part du principe que l’homme n’est pas violent et que c’est la malencontreuse évolution d’une situation qui entraine conflits et rudesses physiques. Un thème est très actuel.

Points forts

  • La façon de procéder des auteurs, qui ont choisi de nous montrer toutes les manifestations de violences (physiques, verbales, psychologiques) sous forme de sketches dans lesquels les comédiens sont interchangeables. Les entretiens de licenciement sont ainsi particulièrement remarquables. On essaie de faire croire au futur licencié qu’en fait, c’est lui-même qui a pris la décision d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte ! Sidérant.

  • Les comédiens sont tous à la hauteur du projet. Ils ont une facilité épatante de se mettre dans la peau de quelqu’un, puis de raisonner de façon inverse dans le sketch suivant. Ils font preuve d’une belle souplesse de jeu.

  • La mise en scène est réussie, avec des décors que les acteurs eux-mêmes déplacent avec aisance tout en continuant de jouer. Mention spéciale au décor de la salle de classe, avec des toutes petites tables et des chaises lilliputiennes sur lesquelles les comédiens arrivent à s’asseoir. 

Quelques réserves

  • On a moins aimé la scène où tous les comédiens sur scène parlent quasiment en même temps : le public n’entend pas forcément les paroles de ceux qu’ils voient de dos.

Encore un mot...

  • Ces différentes mises en situation sont éloquentes : même si la violence n’est pas dans notre caractère, on y est entrainé malgré soi par des paroles ou des actes agressifs. Certaines scènes nous le démontrent. 

  • Le texte est fort, les exemples sont variés, et le jeu des comédiens en “avocats du diable“ fort réussi. La pièce est un bel exploit.

Une phrase

  • « Rien ne peut justifier le recours à la violence physique. »

  • « Si tu es violent parce que tu te défends, tu ne dois pas te faire prendre ! »

  • « On devrait être tous ensemble pour vivre des moments doux
    Oui, mais ça, c’est quand tout va bien ! »

  • Et le mot de la fin : « Croyez-vous vraiment que cela existe, des violences justes ? »

L'auteur

  • Elise Chatauret et Thomas Pontevie ont tous les deux poursuivi des études littéraires et se sont rapidement tournés vers le théâtre. 

  • Ils ont mené des carrières séparées jusqu’en 2015, date à laquelle ils ont commencé à collaborer en s’attachant plus particulièrement aux grandes problématiques contemporaines, et ces Moments doux en sont un exemple.

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Toujours à l'affiche