LES MILLE ET UNE NUITS
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Thème
Parce que sa première épouse l’a trahi, Shariar, un roi sanguinaire décide de s’unir chaque nuit avec une jeune vierge qu’il fait décapiter au matin de leur nuit de noces pour s’assurer de son éternelle fidélité.
Schéhérazade, fille du grand vizir, pour mettre fin à cette boucherie, se porte candidate à ces sanglantes nuits de noces. Raffinée, cultivée, courageuse, par ces contes elle va ‘captiver’ le roi et le tenir en haleine pendant mille et une nuits….
Le merveilleux, la fiction, la culture pour arrêter la barbarie.
Sur scène Guillaume Vincent retient et adapte dans cette atmosphère violente et scabreuse une douzaine des récits de Schéhérazade.
Points forts
L’étonnant labyrinthe. Loin d’un orientalisme daté, Guillaume Vincent construit un spectacle iconoclaste, déjanté où par surprise la poésie se joue de la violence et du cynisme. Un étonnant patchwork où se téléscopent univers et époques, fiction et réel, gore et poésie, Oum Kalsoum et bretons bretonnants pour raconter - avec une surprenante efficacité - l’universelle espérance d’une culture qui saurait s’opposer à la barbarie.
Une turquerie bien enlevée… les décors, l’atmosphère et surtout la musique évoquent parfaitement un charivari entraînant Orient et Occident, rêve et réalité, séduction et terreur. Les interventions de Florian Baron, en joueur de Oud, enracinent cette adaptation contemporaine dans son origine, toute en sensualité et poésie.
Quelques réserves
Les comédiens. La troupe se dépense avec une rare énergie, mais, investis dans des rôles multiples, le plus souvent baroques ou imprévisibles, les onze comédiens ne sont malheureusement pas tous ni justes ni efficaces.
Ce n’est pas le cas d’Emilie Incerti Formentini qui, dans son incroyable évocation de l’icône de la chanson égyptienne Oum Kalsoum, est exceptionnelle.
La seconde partie. Plus enracinée dans notre monde actuel n’est plus portée par le souffle féerique de la première partie. L’énergie et la charge du spectacle seraient-elles trop forte pour qu’on la supporte pendant près de trois heures ?
Une gauloiserie franchouillarde fait disparaître toute la sensualité orientale toute en finesse de l’œuvre originale. Elle ne suffit pas à masquer la faiblesse du texte de Guillaume Vincent, plus à l’aise dans la mise en scène que dans l’écriture.
Encore un mot...
Impérativement relire quelques uns des contes des Mille et Une Nuits avant d’assister au spectacle. Effet surprise garanti.
Une phrase
“Au revoir donc, Shéhérazade !
Mais avant que de te dire au revoir, par Dieu ma sœur, raconte-nous un conte qui nous fasse passer la nuit agréablement”.
L'auteur
Guillaume Vincent a été formé au Théâtre national de Strasbourg.
Il met en scène des textes classiques comme :
Les Vagues de Virginia Woolf (2004), La Fausse suivante de Marivaux (2005)…
Il met également en scène des textes contemporains comme :
Nous, les héros de Lagarce (2006), ou Le Bouc et Preparadise sorry now de Fassbinder (2010)
Il met également en scène des opéras : The Second Woman, inspiré de Opening night de Cassavetes aux Bouffes du Nord (2011), Mimi, scènes de la vie de Bohème créé au Théâtre des Bouffes du Nord (2014), Curlew River de Benjamin Britten à l’Opéra de Dijon (2016) et Le Timbre d’argent de Camille Saint-Saëns, créé à l’Opéra Comique en 2017.
C’est aussi un auteur : La nuit tombe... créé pour le 66° Festival d’Avignon, Rendez-vous gare de l’Est, crée en 2012 à la Comédie de Reims
En 2016, il crée et tourne Songes et Métamorphoses, présenté à l’Odéonen avril 2017. Il poursuit une activité de formation dans plusieurs écoles comme l’ERACM et l’École de la Comédie de Reims, l’ENSAD de Montpellier, l’Ecole du Théâtre du Nord et celle du TNB.
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