Les Inséparables

Des spectateurs bouleversés et heureux
De
Stéphane Archinard et François Prévôt-Leygonie
Mise en scène
Ladislas Chollat
Avec
Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon, Elise Diamant
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017
Paris
0143872323
Du mercredi au samedi à 21h; Samedi à 16h30 - Dimanche à 15h

Thème

Un bel atelier d'artiste situé non loin de Montparnasse est le lieu mystérieux dont vient d'hériter Gabriel Orsini, artiste peintre renommé qui ne peint plus. Il doit fêter ce soir là ses soixante ans. Il est déjà sur place, en compagnie de sa mauvaise humeur, quand arrivent son fils, venu spécialement de New York pour l’occasion, et son fidèle Maxime, ami et agent qui déplore le fait que Gabriel ne produise plus rien depuis plusieurs années. Qui est cette mystérieuse donatrice dont Gabriel vient d’hériter ? Quels liens étranges peuvent bien relier tous ces personnages ? La pièce va remonter le temps et nous permettre de découvrir tous les non-dits qui ont empoisonné la famille.

Points forts

1- Cette très jolie pièce, nous fait vivre sur deux périodes : celle de ce triste et violent anniversaire de Gabriel, qui va rester seul pour tenter de comprendre ; et celle de l'amour fou entre la mystérieuse donatrice (Valérie Karsenty) et celui qui est à l’origine de tout, Samuel Orsini, le grand-père de Gabriel, drôle, touchant, émouvant, fantasque, alors que son image de banquier sévère est dans toutes les mémoires. On remarque derrière les baies du décor mouvant, les changements entre le Montparnasse d’aujourd’hui et celui d’il y a cinquante ans. 

2- Didier Bourdon incarne ces deux personnages avec tout le talent qu’on lui connaît. Il  est tour à tour Gabriel, l’artiste peintre, capable de se montrer odieux, voire davantage auprès de ceux qui l’aiment. On le sent privé de sa créativité qui donne un sens à sa vie, dont on comprend qu’elle fut souvent douloureuse. Il est aussi  Samuel, ce grand-père, qu’il n’a jamais connu dans son aspect enthousiaste, mais seulement dans sa sévérité, qu’il a subie. Il sait d’ailleurs très bien la reproduire envers son propre fils (Pierre-Yves Bon).

3- Valérie Karsenty fait revivre sous nos yeux, Sacha, la belle et flamboyante artiste, qui a légué cet atelier. Elle déploie toute sa palette de comédienne avec charme, dynamisme, fantaisie, drôlerie et émotion.

4- Thierry Frémont campe avec une sensibilité rare cet ami indéfectible, agent de Gabriel, prisonnier de ses caprices et de sa mauvaise humeur. Il le fait avec humour et tendresse; il est aussi remarquable.

5- Je ne veux pas déflorer cette intrigue, souvent drôle,  attachante et bouleversante à la fois, pour en laisser la surprise aux spectateurs ; mais ce trio d'excellents comédiens est très bien dirigé par Ladislas Chollat qui réussit une mise en scène en mouvement constant, comme un temps qui s’enroule et se déroule, avec ce décor (signé Emmanuelle Roy) qui bouge magnifiquement, et dont on découvre les ressorts secrets, rangés dans des boîtes, qui vont conduire à la révélation finale.

Quelques réserves

Je n’en ai pas trouvé.

Encore un mot...

Ces « Inséparables » donnent  du bonheur aux spectateurs et, d’une certaine mesure, sont capables de les convaincre d’accepter de se dire les choses, d’affronter les vérités quand il en est temps. On sort bouleversés et heureux de l’être, parce que cela nous donne à réfléchir sur notre propre vie.

C’est là, la puissance du Théâtre, né il y a plus de 25 siècles, dans ce but : faire comprendre la vie !

Une phrase

Sacha (ouvrant une boîte de couleurs): - "Tu as tout pris chez Sennelier ? Mais, tu es complètement fou !

- Samuel : Tu ne cesses de vanter ses mérites, c’est bien le meilleur, non ? Où voulais-tu que j’aille ?

- Sacha : C’est magnifique, Samuel. Toutes ces couleurs, ces pigments, c’est une pure merveille.

- Samuel : Je l’ai littéralement dévalisé. Il est très sympathique, tu sais…Très compétent. Cela dit, je lui ai vraiment facilité la tâche, je lui ai demandé ce qu’il y avait de mieux. »

L'auteur

Stéphane Archinard et François Prévôt-Leygonie viennent du cinéma. Ils se sont rencontrés sur le tournage du « Bossu » (Philippe de Broca – 1997) et semblent être devenus eux aussi « inséparables ». Ils écrivent pour le cinéma avec bonheur puis se lancent dans la réalisation, toujours ensemble et avec succès. Cette pièce est leur 3ème opus. On sent qu’il y en aura d’autres et on attend pour très vite, la sortie de « Monsieur je sais tout » au cinéma. Les auteurs en « binôme » ont souvent bien réussi au théâtre. C’est tout ce que l’on peut leur souhaiter.

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