Les fausses confidences

Le triomphe de l’amour autant que celui du théâtre
De
Marivaux
Durée : 1h45
Mise en scène
Alain Françon
Avec
Pierre-François Garel, Guillaume Lévêque, Gilles Privat, Yasmina Remil, Séraphin Rousseau, Alexandre Ruby, Georgia Scalliet, Maxime Terlin, Dominique Valadié
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre des Amandiers Nanterre
7 avenue Pablo Picasso
9200
Nanterre
01 46 14 70 00
Du 23 novembre au 21 décembre, du mardi au vendredi à 20, samedi à 18 et dimanche à 15h

Thème

  • Dorante, un avocat sans fortune, voit pour la première fois Amarinte, une riche veuve, à l’Opéra. C’est le coup de foudre, et il se jure de la conquérir. Dorante se fait donc embaucher comme intendant dans sa maison pour s’en rapprocher.

  • Mais à ses ambitions s’opposent celles de Madame Argante, mère d’Amarinte, qui intrigue pour la marier au comte Dorimont, qui a pour lui d’être noble et riche.

  • Heureusement, Dorante peut compter sur son fidèle valet, l’intrigant Dubois …

Points forts

  • Avec Les fausses confidences, Marivaux casse les codes établis et dynamite l’ordre social. Dorante est un avocat fauché et Amarinte une femme riche. En une seule journée, nous assistons – ce n’est pas divulgâcher la fin, on est chez Marivaux, tout finit bien – à de tels retournements de situation qu’elle se termine par un mariage. Mais l’enjeu n’est pas que sentimental, il est ici beaucoup question d’argent.

  • Evidemment le texte de Marivaux fait mouche à tous les coups. Chaque personnage ment pour parvenir à ses fins ou plutôt révèle de faux secrets soigneusement préparés. L’addition de leurs manœuvres intrigantes nous entraînent dans un tourbillon de fausses confidences qui forment le ressort de la pièce.

  • Alain Françon fait de cette farce un spectacle qui nous touche profondément : en effet, chaque personnage possède une vraie épaisseur et se trouve magnifiquement interprété par des comédien(ne)s hors pair qui leur confèrent une humanité et une profondeur telles que tous les protagonistes de cette histoire parlent à notre cœur. 

Quelques réserves

• Aucune, ces fausses confidences sont jubilatoires. Pour les acteurs et, bien sûr, pour le public.

Encore un mot...

« L’amour fait naître l’amour-propre. Devant l’acharnement d’une mère et du conte qui lui refusent le temps qu’elle demande et la réduisent à exhiber de façon indécente le sentiment sous la seule forme du désir, que peut faire Amarine, blessée en tant que femme ? Elle choisit Dorante, c’est-à-dire dans une certaine mesure le scandale, faisant preuve d’une noblesse réelle et d’un sens aigu de la justice. Le coup de foudre de Dorante conduit au coup de force d’Amarinte. »  Alain Françon

Une phrase

Dorante : “Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j’ai fait. Tous les incidents qui sont arrivés partent de l’industrie d’un domestique qui savait mon amour, qui m’en plaint, qui, par le charme de l’espérance, du plaisir de vous voir, m’a, pour ainsi dire, forcé de consentir à son stratagème ; il voulait me faire valoir auprès de vous. Voilà, madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me permettent pas de vous cacher. J’aime encore mieux regretter votre tendresse que de la devoir à l’artifice qui me l’a acquise. J’aime mieux votre haine que le remords d’avoir trompé ce que j’adore.
Araminte : Si j’apprenais cela d’un autre que de vous, je vous haïrais sans doute ; mais l’aveu que vous m’en faites vous-même dans un moment comme celui-ci change tout. Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes le plus honnête homme du monde. Après tout, puisque vous m’aimez véritablement, ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n’est point blâmable. Il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu’il a réussi.

L'auteur

  • Marivaux (1688-1763), issu d’une famille de petite noblesse, s’essaie à toutes sortes de genres (romans, poèmes, chroniques) avant de donner sa première pièce, L’amour, en 1720. Il se fait connaître dès La Surprise de l’amour (1722), et sa réputation, confirmée par Le jeu de l'amour et du hasard (1730), ne faiblira pas jusqu’à la dernière de ses œuvres, Les Fausses confidences (1737), si caractéristique de cette « métaphysique du cœur » (synonyme de « marivaudage »). On lui doit aussi des pièces plus orientées vers l’utopie, telles que L’ïle aux esclaves (1725) ou encore La Colonie (1729). 
  • Il demeure l’un des plus grands écrivains français connu, étudié et joué dans le monde entier.

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