Les Fausses Confidences
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Thème
Dorante (Louis Garrel), qui est jeune et beau, mais ruiné, aime et veut
épouser la riche veuve Araminte (Isabelle Huppert), qui ne le connaît pas encore. Dubois (Yves Jacques), l'ancien valet de Dorante, prend les choses en mains et se fait l'entremetteur pour réaliser les présentations et mener Araminte au mariage... Dès la première scène, on connaît la fin, mais pas tous les obstacles qui se trouvent sur la route du jeune Dorante...
Points forts
1 L'univers Marivaux : , en révolutionnant le genre de la comédie sentimentale, Marivaux (1688-1763) a donné naissance à un verbe devenu célèbre, "marivauder" qui, on le sait, signifie échanger avec une grande finesse des propos galants dans le but de séduire.Ce à quoi le spectateur assiste, de manière exemplaire, dans cette pièce. Ici, l'attention est centrée sur les moyens employés par les personnages pour arriver à leurs fins: malentendus, fausses confidences, hésitations, réflexions, méditations... Les situations s'enchaînent et rebondissent sans cesse en fonction des actions et des réactions des uns et des autres, entre bonne et mauvaise foi...
2 L'interprétation :
-Isabelle Hupert est l'interprète parfaite qu'il fallait au rôle d'Araminte, maîtresse femme, mais d'une grande finesse, qui parfois hésite et oscille...
-Sa mère, interprétée de façon hilarante par Bulle Ogier, est une mère abusive, animée par l'ambition sociale, qui veut marier sa fille à un comte.
- Louis Garrel joue le rôle du jeune soupirant, en retenue et intériorité.
- Citons encore Manon Combes, Yves Jacques, Jean-Damien Barbin, Jean-Pierre Malo...
3 La mise en scène, signée Luc Bondy, l'actuel directeur du théâtre de l'Odéon, est moderne et joyeuse. Lorsque le public s'installe, Isabelle Huppert est déjà sur scène, en train de faire du taï chi... Une façon de montrer que c'est une battante... Le fond de la scène est occupée par des cercles de chaussures féminines, une façon de dire qu'elle est coquette... Le ton est donné... Des panneaux de murs se déploient ou se retirent laissant la scène vide, ce qui permet beaucoup de mouvements.
Quelques réserves
Par moments, on est fatigué de ces non-dits et de ces tergiversations entre les personnages, d'autant plus qu'on imagine la fin....
Encore un mot...
Pour écouter la langue de Marivaux et bien comprendre ce qu'est le marivaudage, pour voir l'aisance et la finesse d'Isabelle Huppert, ou apprécier la mise en scène actuelle d'un texte écrit il y a trois siècles : il faut y aller!
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