Les Diaboliques

Mais enfin, Monsieur le Juge, vous n’allez pas me condamner pour avoir dit la vérité ?
De
Christophe Barbier (d’après Jules Barbey d’Aurevilly)
Durée : 1 heure 30
Mise en scène
Nicolas Briançon
Avec
Gabriel Le Doze, Magali Lange, Krystoff Fluder et Reynold de Guenyveau
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Théâtre de Poche - Montparnasse
75 Boulevard du Montparnasse
75006
Paris
01 45 44 50 51
Jusqu’au 10 mars 2024. Du mardi au samedi à 21 heures. Dimanche à 17 heures

Thème

  • Nous sommes dans une cour de justice où l’auteur doit être condamné pour ses écrits séditieux. Celui-ci se défend fougueusement auprès du juge, insistant sur le fait qu’il ne relate que des faits-divers avérés. Il en modifie les noms pour ne pas mettre dans la gêne les personnages concernés et aménage quelque peu l’ordinaire pour plaire à ses lecteurs. Quoi de plus normal ! 
  • Pour nous en persuader, l’auteur et ses avocats interprètent devant nous les quatre nouvelles incriminées.

Points forts

  • Nous avons là une conjoncture remarquable : un superbe texte d’origine quoiqu’un peu subversif, remanié par un homme de l’art, mis en scène de main de maître et merveilleusement interprété, cela donne un spectacle époustouflant.
  • Christophe Barbier est résolument un homme de théâtre et nous propose ces quatre nouvelles avec un talent fou et beaucoup d’imagination. Souvent sur scène, comme ici, un simple détail, un seul accessoire même, change la physionomie du personnage, son allure et son jeu.
  • L’auteur est aidé dans sa tâche par des comédiens jeunes ou moins jeunes mais chevronnés, qui évoluent sur les planches comme si leur vie en dépendait, avec un égal bonheur. Chacun ici participe à la réussite de cette pièce.
  • La scénographie est inventive avec des trouvailles amusantes. Le passage de leur cavalcade en fiacre « et fouette, cocher ! » , avec le mime et le bruitage rend la cavalcade épique.

Quelques réserves

  • Il est bien difficile de déprécier le talent !

Encore un mot...

  • Ce spectacle démontre une fois de plus que le même texte lu par différentes personnes peut être interprété de mille façons, sans pour autant en perdre de sa superbe. 
  • De plus, ces comédiens, qui savourent sur scène leurs partitions, nous communiquent leur gaieté et le bon droit de leurs revendications. C’est fichtrement réjouissant !

Une phrase

  • « Mon livre se veut utile. Ce que je raconte n’est pas le fruit de mon imagination. Tout est vrai, tout est vu. » 
  • « Mon ouvrage se vend déjà sous le manteau. L’interdire revient à le recommander. »
  • « Qui ose m’accuser d’immoralité ? Le but de toute mon œuvre est de moraliser mes semblables en leur donnant l’horreur du vice. L’immoralité, quand elle est cauteleuse, pénètre les masses. Mais quand elle est terrible, elle provoque un salutaire rejet. »

L'auteur

  • Christophe Barbier (janvier 1967 à Sallanches – Haute Savoie) a entamé une carrière de journaliste et éditorialiste peu après sa sortie de l’ENS. Il rejoint L’Express où il est successivement rédacteur en chef du service politique puis directeur de la rédaction. En 2016, il abandonne ses fonctions pour devenir chroniqueur sur BFMTV. 
  • Depuis toujours attiré par le théâtre, il dirige celui de l’Archicube, troupe formée de ses anciens condisciples à Normale Sup, avec laquelle il va monter plus de soixante spectacles. 
  • Barbier est également comédien. Les deux dernières pièces à son actif sont Lun de nous deux et Mademoiselle Chanel en hiver (ce dernier spectacle est repris actuellement au Théâtre de Passy).

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