LE SYNDROME DE L’OISEAU
Terreur sur la branche
De
Pierre Tré-Hardy
DUREE : 1H30
Mise en scène
Sara Giraudeau et Renaud Meyer
Avec
Sara Giraudeau et Patrick D’Assunçao et la voix de Denis Podalydès
Notre recommandation
4/5
Infos & réservation
Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin Roosevelt
75008
Paris
01.44.95.98.21
Du 18 janvier au 12 février 2023 A 20H30, le dimanche à 15H30 relâche les lundis et le 22 janvier 2023 17 ET 18 MARS 2023
17 ET 18 MARS 2023 - ANTIPOLIS / ANTIBES (06) 24 MARS 2023 - THÉÂTRE EDWIGE FEUILLÈRE / VESOUL (70) 29 MARS 2023 - MAISON DE LA CULTURE / NEVERS (58) 31 MARS 2023 - THÉÂTRE L'HERMINE / SAINT-MALO (35)
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Thème
- Elle est la parfaite petite femme d’intérieur dans cette maison qu’elle n’a pas quittée depuis longtemps. Elle ne sort pas, vit recluse avec son mari, Franck.
- Tout est clos dans cette maison, dans cette cage dont il est le seul à avoir la clé. Il la possède, elle est à lui.
- Elle rêve de s’échapper, de voler de ses propres ailes, elle est toujours sur le fil de la soumission ou de la folie mais un événement imprévu va bouleverser ce rapport.
Points forts
- Le traitement de la thématique et l’écriture de Pierre Tré-Hardy. Le traitement de ce huis clos, basé sur de nombreux faits divers est remarquablement écrit par Pierre Tré-Hardy qui arrive dans cette pièce « d’atmosphère » à nous faire passer de l’angoisse à la comédie dans un drame sombre et tragique. Dans cette violence permanente où l’instinct de survie prime, l’auteur et les deux co-metteurs en scène arrivent à instiller de la poésie qui empêche la pièce de virer au sordide et en font une fable à l’équilibre fragile.
- L’interprétation de Sara Giraudeau toute en fragilité, toujours sur le fil du rasoir, et l’incarnation forte de Patrick D’Assunçao.
- Au total, une pièce audacieuse qui questionne les dérives du rapport humain, de la relation de couple dans son sens large, de la notion d’aliénation des sentiments. Bref, un moment saisissant dont on ne ressort pas indemne.
Quelques réserves
Pris par l’intrigue, je n’ai pas le temps d’en voir.
Encore un mot...
- Nous sommes sans cesse bousculés entre l’empathie et malaise à l’égard des personnages. Il y a un tortionnaire et sa victime, mais également un homme amoureux et une mère aimante.
- « Le cœur a ses raisons que la raison ignore » mais que rien ne saurait excuser. On ne construit pas un jardin d’Eden en rebaptisant nos prénoms par Adam et Eve comme le souhaite le mari. Car son “Eden“ à lui, c’est son enfer à elle.
Une phrase
Ève : « Je voudrais en parler. S’il te plait.
Franck : Nous venons de le faire (un temps) Oh et puis elle est froide cette bouffe de merde ! Tu n’es même pas foutue de réussir une simple purée. Je te préviens... Ne commence pas. Tu le sais, que si tu commences, c’est moi qui termine ? Hein, tu le sais ? … Tiens, démerde-toi ! »
L'auteur
- L’enfance de Pierre Tré-Hardy s’est déroulée en Polynésie, aux îles Marquises, où il a eu la chance de vivre chez Jacques Brel et Maddly Bamy Brel, à Hiva Oa. C’est là qu’il fait ses débuts en écriture, nourri de conversations, d’échanges, et de lectures guidées par Jacques Brel. Il partage à présent sa vie entre la Polynésie, où il vit sur un voilier, et les Alpes-Maritimes.
- Depuis l’âge de vingt ans, Tré-Hardy n’écrit que pour le théâtre, qui est pour lui « le cœur vibrant de l’humanité », il reçut le soutien de Jean Anouilh qui lui écrit « Vous avez le sens du dialogue et des situations théâtrales... ».
- Ses textes, joués en France et à l’étranger, ont été portés par des comédiens aussi prestigieux que Philippe Caubère, Michel Galabru, Marie-Christine Barrault, Michel Vuillermoz, Robin Renucci, Niels Arestrup, Jean-Claude Dreyfus, Sarah Biasini, Alice Belaïdi, Martin Lamotte ou Sam Karmann...
- Deux nouvelles pièces de Pierre Tré-Hardy sont créées en 2020.Son œuvre est toujours traversée par les mêmes thèmes : les hommes, la vie, la mort, l’amour... « Parce qu’il n’y a que cela qui compte ! »
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