Le sourire au pied de l’échelle

Denis Lavant: un très, très grand acteur
De
Henry Miller
Mise en scène
Bénédicte Nécaille
Avec
Denis Lavant
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de l'Oeuvre
01 44 53 88 88
Jusqu'au 17 février: mercredi au samedi à 19h (dim à 17h30)

Thème

• Le clown Auguste se pose bien des questions une fois sorti de la piste : quel sens a le rôle qu’il a choisi d’endosser ? Son personnage correspond-il avec la personne qu’il est ? Quelles sont les raisons du succès ou de l’insuccès qu’il rencontre au gré des représentations, et du rire qu’il provoque ? Quel bonheur peut-il atteindre ?

• Après un échec, Auguste prend la clef des champs; on le suit dans ses pérégrinations poétiques dans le monde environnant, jusqu’au moment où, ne trouvant pas de réponses à ses questions, il revient au cirque, et se charge de remplacer au pied levé son collègue Bruno, souffrant.

• Seulement voilà que, contre toute attente, il fait un triomphe, ce qui précipite la mort du malheureux clown supplanté et dépossédé du personnage qu’Auguste a désormais investi…

Points forts

• Toute une équipe - du scénographe Ivan Morane à la costumière Géraldine Ingremeau - vient en soutien du comédien seul en scène pour obtenir soir après soir une performance des plus étonnantes.

• De fait, Denis Lavant ne prend pas le pas sur son rôle : il interprète Auguste comme un équilibriste sur son fil, trouve un bonheur d’expression entre le texte et les silences qu’il lui impose, circule l’air de rien avec une très grande précision sur scène, en exploite toutes les ressources, ainsi que des objets qui y sont disposées. La mobilité et l’expressivité de son visage sont impressionnantes.

• On a vraiment le sentiment que sa représentation sera la dernière, la plus aboutie et n’aura pas d’équivalent. Ce genre d’expérience théâtrale ne se produit qu’avec de grands comédiens.

Quelques réserves

Je n’en vois guère.

Encore un mot...

Denis Lavant, à son meilleur, fait du clown Auguste un poète qui, tombé du ciel et arrivé au pied de l’échelle, touche au sublime.

Une phrase

« Le bonheur, pour un clown, c’est d’être quelqu’un d’autre. »

« Le vrai Auguste, lui, personne ne le connaissait. »

L'auteur

• Henry Miller (1891-1980) est un écrivain américain qui débuta sa carrière dans une grande précarité. L’on ne retient souvent de son œuvre que les ouvrages ayant fait scandale à leur époque, certains circulant d’abord sous le manteau en raison de la censure : Le tropique du cancer (1934) immédiatement attaqué pour obscénité, tout comme Sexus (1949) ; Le cauchemar climatisé (1945) stigmatisait la société de consommation nord-américaine, et Jours tranquilles à Clichy (1956) évoquait ses pérégrinations dans la capitale française, où il vécut et se lia d’amitié avec Blaise Cendrars notamment.

• Le Sourire au pied de l’échelle, écrit en 1948, occupe une place singulière dans son œuvre : Miller considéra cette nouvelle très poétique comme « l’histoire la plus étrange que j’ai écrite à ce jour », et lui manifesta le plus vif attachement, sans doute parce que l’écrivain considérait le clown comme « le poète en action ».

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