Le Sens de la Vie est- il un 6ème Sens ou celui des Aiguilles d’ une Montre ?
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Thème
A leur entrée dans la salle, les spectateurs découvrent qu’il est déjà là depuis longtemps : un homme allongé sous un arbre- échelle qui médite, les yeux fixés vers son étoile. Un homme en panne de sens.
A qui ressemble t – il ? Peut-être à Newton sans sa pomme ou à une sorte de Don Quichotte sans ses moulins ? Dans cet espace ouvert, des boules de papier de taille diverse sont fichées ça et là, autour de lui, comme des petites météorites tombées du ciel.
Lumière : voici que l’homme nous parle. Gauthier Fourcade, car tel est son nom, évoque sa naissance : cordon ombilical coupé, fil d’Ariane déjà perdu, pauvre petit terrien projeté dans la vie.
Mais quel est donc le mode d'emploi ? Gautier s' interroge et se rassure en jouant aux billes avec les mots : les bons et les mauvais, les profonds et les légers, les poétiques et les triviaux, tout un florilège de calembours, de tête - à- queue, de mots- valises, de mots-pansements.
Au début était le Verbe, et le Verbe était… Alors le petit homme tente d’ échapper à la pesanteur, il s’ enroule autour de l’ arbre de vie et monte vers le ciel. Gauthier dialogue avec Dieu, pour se donner du coeur au ventre, il boit abondamment les fruits de la vigne. Ivresse céleste passagère. Car « tout est vain dans le boire. »
Retour sur terre. II faut bien se résigner à habiter le monde, soudain comme une toupie, Guillaume tourne autour de son arbre et extirpe de ses boules de papier une maxime ou un précipité philosophique. Ne pas désespérer, se contenter de petits bonheurs simples…
Fin de partie bientôt : « Quand on expire est- ce pire ? », s’interroge Gauthier. « La fin est dans le commencement et cependant on continue » répondait Samuel Beckett.
Points forts
Un univers poétique singulier, où le burlesque côtoie l’absurde. Des calembours et jeux de mots, toujours au service d’ une pensée réflexive : mais quel est donc le sens de la vie?
Ce spectacle me rappelle le générique d’Antenne 2 et ces petits hommes bleus du dessinateur belge Jean- Michel Folon, des personnages volant dans le ciel qui accompagnaient notre plongée dans le sommeil et le rêve .
Une mise en scène simple mais originale dans un décor qui évoque le cosmos, les feuilles, les racines, et la Terre, si malmenée aujourd'hui.
Quelques réserves
- Peu : deux ou trois calembours faciles, dignes de L’Almanach Vermot, mais ne boudons pas notre plaisir.
Encore un mot...
- Sur sa méthode de travail, Gauthier Fourcade nous confie avoir « travaillé pendant dix ans sur ce spectacle. Je prends des notes, puis je les regroupe par petits paquets, comme une succession de petits cailloux blancs chez le petit poucet. Le fil conducteur ? La mémoire et l’oubli. »
Une phrase
• [à propos de l’ancêtre du Dauphin] : « Comme vous le savez certainement, l’ancêtre du Dauphin et de tous les Cétacés, était une sorte de petit chien avec des sabots et s’appellait le Pakicétidé. Le Pakicétidé, c’était un mammifère. Ça signifie qu’il y avait une femelle dominante, la plus vieille, la plus expérimentée et que, quand il y avait un problème, ils se réunissaient et disaient “ laissons mamie faire. “ Et un jour, la mamie des pakicétidés les réunit et leur dit : “ Sur Terre c’ est devenu invivable, on arrête pas de se faire bouffer par des plus gros, c’est assez!” … D’ où le nom. “C’est assez, on n’ est pas en sécurité sur terre, il faut qu’ on se cache à l’ eau”. D’où le nom. »
L'auteur
Ingénieur en informatique, il est l’ inventeur de nombreux jeux de stratégie et a reçu en 2011 le Grand prix de l’humour noir.
Auteur et comédien, Gauthier Fourcade interprète ses propres seuls-en-scène. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre, dont L’Amicale des contrevenants, mises en onde sur France Culture.
A France Inter, Gauthier Fourcade a présenté des chroniques humoristiques dans l'émission Déjà debout, pas encore couché.
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