Guerre

L’écho éternel de l’absurdité des guerres
D’après Louis-Ferdinand Céline
Durée : 1h20
Mise en scène
Benoît Lavigne
Avec
Benjamin Voisin
Notre recommandation
5/5

Infos & réservation

Théâtre de l’œuvre
55, rue de Clichy
75009
Paris
01.44.53.88.88
Du 8 janvier au 2 mars 2025Du mercredi au samedi à 19H, le dimanche à 15H30

Thème

  • À travers la convalescence du jeune Louis-Ferdinand Destouches, celui-ci nous livre son expérience traumatisante de soldat, sa vie à tout jamais bouleversée par le conflit mondial et sa rage de vivre dans le chaos du monde.  

  • Il s’agit de l’adaptation au théâtre d’un texte faisant partie de l’œuvre que l’on crut longtemps perdue de Céline mais qui, conservée par le journaliste Thibaudat à partir de 1980, finit par être éditée, non sans de nombreuses querelles et débats sur son degré d’achèvement et la dévolution des droits d’auteur consécutive à la publication. 

Points forts

  •  Un texte intense, compact, qui exulte de jeunesse débordante. Puissant, violent, dérangeant, le récit se fait aussi émouvant, burlesque et poétique. Tout le génie littéraire de Céline y est présent dans une écriture argotique, outrancière et jubilatoire.

  • L’économie de moyens n’a d’égale que la force d’incarnation de Benjamin Voisin, qui se montre fascinant, étonnant, charismatique, magnétique. Pétri de force et de fragilité dans cet exercice,  ce comédien nous offre une incarnation exceptionnelle de ce texte de Céline et nous entraîne dans ce récit âpre, insolent, parfois obscène avec un lyrisme shakespearien. B. Voisin possède la beauté insolente d’un démon ayant chuté sur la terre, et qui porte une parole rugueuse en phase avec une actualité qui résonne fort. Il montre également une parfaite maîtrise d’un texte qu’il distille avec virtuosité et une jubilation qui emporte l’auditoire. La galerie de personnages qu’il interprète, brossée sans concession, est renforcée par un engagement physique d’une grande qualité. 

  • La mise en scène sobre et les très belles lumières du spectacle laissent le champ libre à un comédien qui nous offre une proposition magistrale.

Quelques réserves

  • Pas le moindre.

Encore un mot...

  • Un grand choc et une très belle révélation théâtrale qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte.

Une phrase

  • Ferdinand : « Quand je lui ai raconté ma vie, il l’a trouvé difficile. (…) Je crois plus aux facilités. J’ai appris à faire de la musique, du sommeil,  et vous voyez, de la belle littérature aussi. J’ai appris à faire de la belle littérature avec des petits morceaux d’horreur arrachés au bruit qui n’en finira jamais. »

L'auteur

  • Louis-Ferdinand Céline (1894-1961), né Destouches, a su habilement bâtir toute une série de mythes sur sa personne. Il est cependant avéré qu’après un début d’existence assez quelconque, la guerre de 1914-18 - qu’il commença avant d’être sérieusement blessé, convalescent puis envoyé à Londres et devenir médecin des pauvres en banlieue parisienne - allait constituer un tournant majeur pour sa vocation. En effet, son Voyage au bout de la nuit, s’il n’obtint pas le prix Goncourt en 1932, lui apporta une extraordinaire notoriété.

  • Personnage très controversé pour un antisémitisme obsessionnel développé dès les années 1930 dans des pamphlets d’une violence verbale inouïe, qui se doubla d’un engagement collaborationniste soutenu pendant la Seconde Guerre mondiale, l’écrivain sera frappé d’indignité nationale. 

  • De nombreux travaux ont été consacrés à la vie et à l'œuvre de Céline, avec pour enjeu de démêler et dissocier l’homme de l’auteur. Céline entrera malgré tout dans la Pléiade,  et l’on retient entre autres titres de son œuvre Mort à crédit qui raconte sa jeunesse ou D’un château à l’autre, qui narre la piteuse fuite vers Sigmaringen de la clique collaborationniste dont Céline fit partie, avant de fuir pour le Danemark.

  • Guerre est, avec Londres, le second des textes retrouvés de Céline et publiés récemment. 

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