Le Repas des fauves
Il nous laisse un peu sur notre faim…
De
Vahé Katcha
Mise en scène
Julien Sibre
Avec
Thierry Frémont, Cyril Aubin, Olivier Bouana, Stéphanie Caillol, Sébastien Desjours, Benjamin Egner, Jochen Hägele, Stéphanie Hédin, Jérémy Prevost, Julien Sibre, Barbara Tissier, Alexis Victor
Notre recommandation
3/5
Infos & réservation
Théâtre Hébertot
78 bis bd des Batignolles
75017
Paris
01 43 87 23 23
Jusqu’au 7 janvier 2024. Du mercredi au samedi à 21h, les samedis à 16h et les dimanches à 15h
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Thème
- 1942. Dans la France occupée, sept amis se retrouvent dans un appartement cossu pour fêter l’anniversaire de Sophie, une jeune femme enjouée. La soirée bat son plein, entre saillies plus ou moins spirituelles stimulées par l’alcool, disputes politiques, cadeaux de contrebande et distribution de victuailles aux origines douteuses, quand deux officiers allemands sont abattus au pied de l’immeuble.
- Le commandant Kaubach, qui dirige les opérations de représailles de la Gestapo, décide, conformément à la politique des otages menée depuis août 1941, de prendre comme otages deux habitants de chaque appartement.
- C’est alors qu’il reconnaît en la personne de l’hôte, Victor Pélissier, ce libraire à qui il achète régulièrement des ouvrages rares. Par égard envers son fournisseur, pour ne pas gâcher la fête, mais avec un talent certain pour la cruauté, Kaubach décide alors de laisser aux convives le temps de choisir parmi eux les otages qu’il emmènera.
- Dès lors, les braves gens, ces amis de toujours, se transforment en fauves...
Points forts
- Un joli décor intelligemment soutenu par l’ouverture sur l’extérieur qu’assure la projection du dessin animé, le rythme enlevé de l’action, le jeu de lumière parfait, l’interprétation convaincante : tout est là pour garantir une belle soirée.
Quelques réserves
- On peut regretter cependant que ce repas emprunte un peu au théâtre de boulevard quand même. Ce qui pointe toute la difficulté qu’il y a à rire d’une tragédie vraie qui mêla l’antisémitisme et, via la collaboration, la défaite morale d’un peuple.
- On peut rire de tout sans doute… de la médiocrité et la petitesse de ses contemporains, ce qui n’empêche pas d’en être gêné. Et le caractère collectif de ce rire boulevardier ajoute à l’embarras .
- En outre le dénouement est attendu, et il faut être bien candide pour s’en étonner.
Encore un mot...
- Cette tragi-comédie à huis clos déploie toute l’atrocité de la comédie humaine dans la France occupée soumise au code des otages : entre petites lâchetés aux conséquences tragiques, trahisons plus ou moins sordides, veulerie et cupidité mais aussi générosité, grandeur et courage, tout ceci qui habite et s’exprime alternativement dans chaque individu.
- Et que on la comprend, tant l’incoercible désir de vivre, de survivre malgré tout est puissant en chacun. Reste que, si on passe une excellente soirée, l’exercice est classique et donc déjà vu.
Une phrase
- « Vous pourriez vivre avec un cadavre sur la conscience ?
- Ah ben, j’aime mieux vivre avec un cadavre sur la conscience que d’être moi-même un cadavre sur la conscience de quelqu’un… »
L'auteur
- Romancier et scénariste, Vahé Katcha est notamment l'auteur d'un roman sur le génocide arménien, Un poignard dans ce jardin, publié en 1981.
- Le repas des fauves, pièce écrite en 1960 et dont fut tiré le film de Christian-Jaque en 1964 (avec Francis Blanche et Claude Rich), a été couronnée par trois Molières en 2011 (Meilleur spectacle du théâtre privé, Meilleure mise en scène, Meilleure adaptation). Elle revient ici avec une tête d’affiche attractive et semble promise à un nouveau succès durable.
Commentaires
Le thème est bien sûr très prenant, mais traité comme ici à la manière du théâtre de boulevard….non!!! Inadéquation totale à mes yeux, entre la gravité et profondeur du sujet et jeu des acteurs et lise en scène conventionnels, sauf par l’actrice qui joue Françoise, Longueurs… vidéos inutiles… quel dommage !
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