
Le prix de l’ascension
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Thème
Deux élèves de la même promotion de l’ENA, aux origines sociales très différentes, font leur carrière en parallèle et se jaugent, liés à la fois par l’amitié, l’amour et la rivalité la plus excessive.
Suivre leur ascension revient à examiner les tortueuses relations que le monde politique entretient avec le choc des ambitions, les coups les plus bas, les joies mauvaises autant qu’éphémères et les drames engendrés par la mécanique de l’affrontement permanent. De nombreux clins d’œil aux récentes campagnes s’amalgament pour offrir un portrait au vitriol de la classe politique.
Les fantômes de Pierre Bérégovoy, de François Fillon, de Dominique Baudis ou, de manière plus lointaine, celui de Roger Salengro (qui s’est suicidé en 1936), traversent la pièce en l’effleurant.
Points forts
Avec beaucoup d’humour et de distance, les étapes décisives des carrières politiques s’écrivent avec la finesse et le verbe adéquat, tout en dévoilant certaines ficelles du métier.
Les jeux de lumière donnent de la profondeur à une mise en scène appuyée sur quelques accessoires.Deux personnages campés avec naturel s’opposent et se ressemblent, malgré les divergences d’aptitude et de caractère, dans un formalisme convaincant qui évoque le milieu politique dans ses aspects les plus crus.
Le récit de l’ascension, parallèle, complice et rivale, est passionnant, même si la fiction tend à noircir le tableau.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
L’appétit du pouvoir s’apprécie aux signes extérieurs qui lui sont attachés plus qu’aux réelles capacités à améliorer la situation d’un pays. Les deux protagonistes, d’abord antagonistes dans leur appréhension du métier, s’opposent tout en s’épaulant.
Le fils de famille compte sur l’entregent de son père pour entrer dans la carrière, tandis que l’autre ne peut compter que sur sa force de travail qui est puissante. Telle une fable, le premier est surpris de devoir faire ses preuves dans la Creuse, pendant que le second travaille sous les dorures de la Cour des comptes.
Finalement élu député, le premier mène grand train et frôle la présidence de la République alors que s’amoncellent les peaux de bananes glissées sous ses pas par son meilleur ami et amant.
Cette parodie politique pose cependant des questions qui restent en suspens sur ce qui motive le passage de l’administration à la politique, et sur le coût exorbitant de l’ambition.
Une phrase
« Fils de haut fonctionnaire, Laurent est arrogant, vit sous les dorures, et pense qu'un ticket de métro coûte 8 euros ! Il va découvrir qu'il y a une France au-delà du Périph', là où les cameras ne vont pas. Brice, étudiant brillant d'une famille modeste, débarque avec ses convictions et ses costumes trop grands. Entre esprit réformateur et pragmatisme, il va surtout devoir s'imposer pour survivre dans l'adversité.
D'assistant à conseiller, de candidat à décideur, chacun d'eux aspire à devenir celui qui compte. » (Note d’intention.)
L'auteur
Victor Rossi est autodidacte. Après une carrière d’animateur radio, il se consacre à l’écriture théâtrale et à la mise en scène. Son premier spectacle, Qui m’aime me suive, révèle son talent pour l’écriture et l’interprétation. En 2015, il crée Le chant des baleines, comédie aigre-douce sur le monde du théâtre. Puis, dans Le bonheur inquiet , il explore les fêlures de l’homme, entre soignés et soignants. La performance théâtrale de ce seul en scène ne fait que confirmer sa place parmi la jeune garde du théâtre. Le duo mis en scène avec Le prix de l’ascension marque son attachement à un théâtre sociétal. Dernière création, la pièce Comme des adultes, revisite l’univers de la comédie romantique.
- Antoine Demor, après une maîtrise en droit public, décide d’écrire ses premiers sketchs autour de l’actualité. En 2015, il se produit à Avignon avec un premier opus solo intitulé Demor gratte le vernis, consacré à une réflexion sur l’image dans notre société. En parallèle, il intègre une troupe d’improvisation lyonnaise. Avec Victor Rossi, ils décident d’écrire Le prix de l’ascension, présenté en 2016. Attaché à une conception du théâtre proche du public, Antoine Demor part sur les chemins de la médiation en 2018 (jeunes en décrochage scolaire, ateliers dans des écoles et centres sociaux...). Il revient, en 2018, avec La stratégie de l’abeille, un seul en scène qui interroge la société de demain. En 2022, il crée son premier spectacle jeune public Mamé, une histoire peuplée de souvenirs.
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