Le Mariage de Maria Braun
D’après l’œuvre originale de Rainer Werner Fassbinder
Mise en scène
Thomas Ostermeier
Avec
Thomas Bading, Robert Beyer, Moritz Gottwald, Ursina Lardi, Sebastian Schwarz
Notre recommandation
4/5
Infos & réservation
Théâtre de la Ville
2 place du Châtelet
75004
Paris
0142742277
ATTENTION: dernière représentation, le 3 juillet
Vu
par Culture-Tops
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Thème
L’histoire commence à Berlin Ouest dans les années 1950, alors que l’Allemagne s’enfonce dans la déroute, et s’achève avec la finale de la coupe du monde de football en 1954, qui voit l’Allemagne triompher de la Hongrie. Maria Braun, sans nouvelles de son mari parti au front après deux jours de mariage, gagne sa vie comme entraîneuse dans un bar. Lorsque son mari revient alors qu’elle est avec un « client », elle tue celui-ci. Mais c’est son mari qui va s’accuser du meurtre. La vie continue, pour lui en prison, pour elle dans le désir de laisser le passé derrière, de vivre comme une femme « libérée » entretenue par un riche amant, à la recherche de certitudes et de confort immédiat, à la recherche d’elle-même surtout. A la suite de Fassbinder, Ostermeier montre un monde froid dans lequel les gens ne trouvent pas de solutions à leurs problèmes.
Points forts
- Thomas Ostermeier n’est pas un débutant : nous assistons à un chef d’œuvre de mise en scène ! Très peu d’artifices, beaucoup d’inventivité, notamment celle qui consiste à faire jouer tous les rôles, sauf celui de Maria Braun, par seulement quatre personnages masculins interchangeables, ceux-ci n’hésitant pas à devenir des femmes pour l’occasion. Un écran vidéo sert de toile de fond, nous faisant vivre par moments les actualités de l’époque.
- Une révérence particulière à Ursina Lardi qui tient admirablement le rôle principal, ce qui n’est pas si facile lorsque l’on se souvient de la quasi-irremplaçable Hanna Schygulla du film de Fassbinder… Et les autres comédiens sont tous excellents.
- On ne peut pas dire que l’ambiance soit follement gaie… mais le metteur en scène a su ponctuer sa pièce d’un humour qui n’est pas toujours noir; une valeur ajoutée donc, par rapport au film.
Quelques réserves
- On peut déplorer la mauvaise qualité du rideau de fond de scène sur lequel sont projetées les images. Sauf pour les spectateurs assis vraiment au centre le la salle, les images sont peu lisibles.
- Pour les amoureux du film, la pièce est sans doute moins esthétique, moins poétique…
Encore un mot...
Il faut y aller, très vite, le 3 juillet au plus tard ! La première production de cette pièce était à Avignon en 2014, espérons qu’on pourra la voir ailleurs…
Une phrase
Celle-ci, sur la misère de l’après guerre qui fait dire à Maria Braun à qui on propose un livre à acheter : « les livres brûlent trop vite pour nous réchauffer »…
L'auteur
Fasciné par le film remarquable de Rainer Fassbinder, sorti en 1979, Thomas Ostermeier s’en inspire directement en conduisant Maria Braun sur scène. Au début de sa carrière, Fassbinder a écrit pour le théâtre, pour devenir ensuite l’un des plus grands cinéastes contemporains. Pourtant, le Mariage de Maria Braun a été écrit directement pour le cinéma : Thomas Ostermeier a fait donc un chemin inhabituel, en faisant d’un film une pièce.
Homme de théâtre, membre de la direction artistique et metteur en scène à la Schaubühne de Berlin depuis 1999, Thomas Ostermeier est particulièrement reconnu en France, à Paris et sur les scènes d’Avignon notamment, où il décline depuis bientôt vingt ans un répertoire qui va de Shakespeare à Ibsen, en passant par Wedekind, Eugène O’Neill ou Büchner…
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Si vous le pouvez, allez-y avant le 3 juillet !
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